Limites et étendue. - L'Algérie est bornée au nord, par la mer Méditerranée ; à l'ouest, par l'empire du Maroc ; à l'est, par la régence de Tunis, maintenant soumise au protectorat de la France, et au sud, par le Désert.

La limite nord, formée par la Méditerranée, est comprise entre l'oued-Kiss et le cap Roux. Elle s'étend de l'ouest au nord-est, et a un développement de 1,100 kilomètres.

La limite ouest, qui la sépare du Maroc, a été déterminée par le traité conclu, le 18 mars 1843, entre le roi des Français et l'empereur du Maroc.

A l'est, l'Algérie est séparée de la Tunisie par une ligne qui commence au cap Roux, descend presque en ligne droite, en suivant la Crète des montagnes, jusqu'au 35e degré de latitude, puis incline ensuite fortement à l'ouest.

Au sud, elle n'a d'autre limite que celle qu'il convient à la France de se donner. Aujourd'hui, cette limite s'arrête là où notre autorité cesse d'être effectivement reconnue, c'est-à-dire à Goléa, au delà du 31e parallèle. Ainsi délimitée, l'Algérie embrasse une étendue d'environ 478,000 kilomètres carrés, soit 47,800,000 hectares.

 Côtes. - La côte s'étend de l'ouest au nord-est ; les criques y sont nombreuses; mais en dehors des rades de Mers-el-Kébir, d'Arzew et de Bougie, elle n'offre guère aux navigateurs que des rades foraines, c'est-à-dire des rades mal fermées, où les navires ne sont point en sûreté contre les grands vents du large. Les seules sinuosités remarquables sont :
1° Le golfe d'Oran, qui comprend les baies d'Oran et d'Arzew;
2° La baie d'Alger;
3° Le golfe de Bougie, qui comprend les baies de Bougie et de Djidjelli;
4° Le golfe de Philippeville, qui comprend les baies de Collo et de Stora
5° Le golfe de Bône.
Ces cinq grands enfoncements de rivage correspondent aux principales vallées du littoral algérien; ils sont généralement bordés au sud par de belles plages de sable, et présentent tous la forme régulière d'un croissant, dont la concavité regarde le nord.

Caps et phares. - La côte est, sur plusieurs points, hérissée d'écueils. Avant l'occupation française, tout bâtiment qui s'échouait était à jamais perdu : l'équipage et la cargaison devenaient la proie des indigènes. Aujourd'hui, les navigateurs n'ont plus à craindre la rapacité des Arabes, mais ils ont toujours à redouter les tempêtes. Le gouvernement a donc fait établir sur les principaux caps du littoral algérien et à l'entrée des différents ports, des phares ou feux, qui éclairent et guident les navires.

Physionomie générale. - L'Algérie est traversée par une portion de l'Atlas, chaîne, ou plutôt ensemble de massifs, - ce n'est vraiment une chaîne qu'au Maroc, - qui part de l'Océan et s'étend jusqu'au golfe de Gabès, sur la Méditerranée. L'Atlas algérien projette plusieurs branches. Les unes, au nord, forment, sous le nom de Sahel, une ligne de montagnes à peu près parallèle à la mer, dont elles sont plus ou moins rapprochées ; les autres forment au sud-ouest, le Djebel-Amour, et, au sud-est, le Djebel-Aurès. Ces dernières chaînes bordent le Sahara.