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Pour se faire une idée bien nette
de la configuration du sol, il suffit, du reste, de supposer
que ce vaste système est coupé, suivant un méridien, par un
plan vertical : la figure ainsi obtenue représente un immense
escalier, dont les marches, irrégulièrement espacées,
indiquent assez exactement la superposition des étages
successifs à gravir lorsque, partant de la mer, on s'élève
dans l'intérieur des terres.
A une distance moyenne de trente-cinq lieues des côtes, se
dresse un dernier échelon qui, géographiquement, forme la
limite naturelle de la zone qu'on désigne sous le nom de Tell.
A l'est, toutefois, cette division est moins accentuée : la
zone du Tell se confond presque avec celle qui lui succède.
Lorsqu'on a gravi le dernier échelon, on se trouve sur les Hauts-Plateaux.
- Cette région, sauf en ce qui concerne la vallée du
Haut-Chéliff, s'incline du nord au sud, en se creusant un
peu, et reçoit dans des bassins naturels (chotts et sebkhras)
les eaux pluviales recueillies dans le lit des oueds. Au sud,
elle se relève insensiblement pour se raccorder au
Djebel-Amour et au Djebel-Aurès.
C'est à partir de ces montagnes que commence le Sahara.
Les deux versants de l'Atlas sont désignés sous des noms
particuliers :
Le versant méditerranéen, qui regarde le nord;
Le versant saharien, qui regarde le sud.
D'où, trois régions distinctes:
Celle du nord, ou méditerranéenne, dont toutes les
eaux se rendent à la mer ; celle des Hauts-Plateaux,
dont toutes les eaux se réunissent dans les lacs intérieurs
(chotts et sebkhras) ; celle du sud, ou saharienne,
dont toutes les eaux vont se perdre dans les sables. |
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Le Tell. - Le Tell s'étend
de la Méditerranée au plateau central, qu'il englobe en
partie. C'est à proprement dire la portion essentiellement
cultivable du territoire algérien. Il est compris entre le
littoral et une ligne sinueuse qui part de la frontière du
Maroc, au sud-ouest de Sebdou, passe un peu au sud de Sebdou, |
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de Daya, de Saïda, de Frenda, de
Tiaret, de Teniet-el-Haâd, de Boghar, d'Aumale, de M'Sila, de
Barika, de Batna, de Khenchela et de Tébessa, et se termine
à Aïn-Boudriès, sur la frontière tunisienne, au sud-est de
Tébessa.
Mais cette ligne est purement fictive : en plusieurs points,
en effet, - dans la province de Constantine surtout, - les
Hauts-Plateaux ont de bonnes terres de culture qui se
confondent avec celles de la première zone. |
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Le Tell fournit en céréales :
le blé dur, le blé tendre, l'orge, l'avoine, le seigle, le
maïs, les fèves et le bechna (sorgho) ; comme plantes de
spéculation plus lucrative, il fournit le tabac, le, lin et
la ramie. Les oliviers y sont innombrables ; les vignes y sont
déjà nombreuses. |
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Les Hauts-Plateaux. -
L'ensemble des Hauts-Plateaux constitue une vaste terrasse
élevée de 900 â 1,200 mètres au-dessus du niveau de la
mer, et à laquelle on arrive d'échelons en échelons, par
des pentes assez douces. Cette région présente à l'œil
d'immenses plaines légèrement ondulées et dont la largeur
varie beaucoup.
On y trouve, outre un grand nombre de plantes du Tell, un
certain nombre de plantes spéciales aux Plateaux eux-mêmes :
le guettaf, le drin, le diss, le semara et l'alfa. Toutes ces
plantes et graminées nourrissent les troupeaux des Nomades.
La chair du mouton leur emprunte un bouquet fort délicat; il
en est de même de celle du gibier : perdrix, lièvres,
gazelles, etc., etc., qui abonde. |
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Le Sahara. - Le Sahara algérien
commence au-dessous de Géryville, dans la province d'Oran, à
Laghouat, dans celle d'Alger, et au-dessus de Biskra, dans
celle de Constantine.
De toutes les descriptions qui ont été faites dans ce pays,
la plus exacte dans son ensemble nous paraît être celle que
le général Daumas a donnée; nous la reproduisons :
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