" Le Sahara présente, sur un
fond de sable, ici des montagnes, là des ravins, ici des
marais, là des mamelons ; ici des villes et des bourgades,
là des tribus nomades. Les montagnes, toujours parallèles à
la mer, sont dans la zone nord, élevées, rocheuses,
accidentées à l'est; mais elles s'abaissent graduellement en
courant à l'ouest et se fondent enfin par une succession de
mamelons et de dunes mouvantes que les Arabes appellent Areg,
Arouq Erg (veines) ou Chebka (filet), selon que
le système en est simple ou composé. Presque toutes sont
abruptes sur le versant qui fait face au Tell ; et, du côté
du sud, toutes, après plus ou moins de convulsions, vont
mourir de langueur dans les sables. De ces montagnes,
descendent, à la saison des pluies, d'innombrables cours
d'eau dont les lits desséchés au premier soleil, usurpent,
huit mois de l'année, le nom de rivière (oued).
L'hiver, c'est un réseau de torrents ; l'été, c'est un
réseau de ravins.
Dans la première zone, les centres de population, quoique
beaucoup plus nombreux que dans le Tell, sont quelquefois
séparés entre eux par des espaces complètement nus,
complètement stériles et distants de plusieurs journées de
marche. Cependant, sur toutes les lignes, dans toutes les
directions, des puits échelonnés servent à la fois de lieu
de station et d'indication pour les routes. Il est rare de
voyager trois jours sans en trouver un. "
La population saharienne comprend les Nomades et la population
fixe. |