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Comme cultures industrielles, une
seule est à citer, celle de la vigne. Depuis quelques années, la
plupart des colons s'y adonnent avec ardeur : tout propriétaire
aisé veut être vigneron. En 1883, les vignobles du département
couvraient 18,774 hectares et donnaient 301,287 hectolitres de vins,
dont quelques-uns ont une réputation justifiée. - Les principaux
points de production sont Tiaret, Mascara, Pélissier, Mostaganem,
Saint-Cloud, Oran, Misserghin, Valmy et Tlemcen. Les vins des
vignobles de Mascara rappellent ceux d'Espagne.
La culture du tabac a été un moment
prospère; mais depuis que l'administration a baissé ses prix
d'achat, elle diminue d'année en année et ne compte que pour
mémoire dans la production générale. - Il en est de même de
celle du coton : encouragée à son début par le gouvernement, qui
accordait aux planteurs des prix spéciaux et des primes en argent,
elle a été pendant cette courte période l'objet de soins assidus,
notamment dans la plaine du Sig et dans celle de la Mina ; mais elle
a été délaissée à partir du jour où l'administration a cessé
de primer ses produits.
Le lin, le chanvre et la ramie, végétal
javanais qui donne une fibre plus belle que le coton, sont cultivés
dans quelques localités, mais dans des proportions très réduites.
Parmi les arbres à fruits, les espèces
les plus répandues sont les amandiers, les oliviers et les
figuiers. On les cultive de préférence aux autres, parce qu'elles
sont les plus robustes, qu'elles réunissent le mieux sans
irrigation, qu'elles produisent le plus et coûtent le moins sous
tous les rapports. - Le pêcher réussit également et donne de bons
produits ; mais l'arbre par excellence c'est l'olivier. Dans le
Dahra et dans l'arrondissement de Tlemcen, il couvre des étendues
considérables.
Aux environs d'Oran, de Mostaganem, aussi
bien que dans la partie du territoire de Bel-Abbès comprise dans la
vallée
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de la Mékerra, la culture des
arbres fruitiers n'est qu'un accessoire de l'exploitation
agricole; les vergers sont en grand nombre, mais leur
entretien nécessite des frais d'arrosage que la vente des
produits ne couvre pas toujours. Dans l'arrondissement de
Tlemcen, où l'eau abonde, il en est différemment : les
jardins sont peuplés d'oliviers, de caroubiers, d'amandiers,
de cerisiers, d'abricotiers, de pruniers, de pommiers, de
groseilliers, etc., etc.; - on y compte aussi des noyers d'une
magnifique venue.
Le nombre des apiculteurs dépasse
4,000; - sur 33,599 ruches à miel, dénombrées dans le
département, en 1883, les indigènes en possédaient 31,505.
En dehors des produits que nous
venons d'énumérer, il en est un d'une nature toute spéciale
et dont l'exploitation entre pour une large part dans le
mouvement général du commerce oranais ; c'est l'alfa.
L'alfa (stipa tenacissima
des botanistes) est le nom arabe donné à une graminée très
répandue dans le Tell des trois départements, et qui couvre
les sept dixièmes des Hauts-Plateaux. On l'emploie dans la
fabrication des pâtes à papier et ses tiges servent à la
confection d'articles aussi nombreux que variés « tresses,
cordages, filets, crins artificiels, sacs, tapis, nattes,
objets de chapellerie, de tannerie, de vannerie, et mène de
tapisserie pour les départements, etc., etc. Dans le seul
département d'Oran, il couvre plusieurs millions d'hectares ;
il s'y étend en masses profondes : 1° dans la plaine d'El-Gor,
en avant de Sebdou ; 2° dans celle de Hammam, en avant de
Dava ; 3° sur le plateau au nord du Kreider, avec rayonnement
sur El-May et Amia-Cherguia, jusqu'à Guetifa ; 4° dans la
région qui s'étend au sud de Tiaret. (V. chap. XII.)
Presque tout le bétail appartient
aux Indigènes. En 1883, le nombre des animaux de toutes races
recensés dans les deux |
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