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Au nord-ouest de ce cap, à la distance
de 6 milles (11 kil. 112) de la côte, et à environ 60 kilomètres
d'Oran sont les deux îles Habibas, séparées par un étroit
canal et environnées d'un grand nombre de petites roches. L'île de
l'ouest (1,000 mètres de long sur 160 à 700 de large), est
échancrée par une crique où les pêcheurs trouvent un abri, tout
près d'une petite colonie espagnole. L'eau manque sur l'une et
l'autre île, et leur sol, fortement imprégné de sel, n'offre pas
même une broussaille.
Après le cap Sigali on rencontre
le cap Lindlès formé par des terres hautes, puis, à 13
kilomètres à l'est, le cap Falcon, divisé en deux pointes
peu éloignées laissant entre elles une petite anfractuosité. - Le
cap Lindlès et le cap Falcon sont séparés entre eux par une baie
profonde, bordée de plages et de falaises. Vis-à-vis le milieu de
cette baie, à 7 kilomètres environ, apparaît l'île Plane,
simple îlot.
L'île Plane, dit le capitaine
Bérard, est un rocher qui paraît plat, en effet, vu de loin et
quelle que soit d'ailleurs la direction, mais lorsqu'on l'aborde on
le trouve très inégal. Elle est entourée de beaucoup d'autres
rochers, au milieu desquels on trouve deux petits mouillages où les
bateaux peuvent se réfugier.
A partir du cap Falcon, la côte s'incline vers le sud, puis remonte
à l'est vers une grosse pointe, appelée " pointe nord
", formant ainsi une baie très grande et très ouverte,
bordée de sables et de falaises, la baie des Aiguades : le
duc de Mortemart y débarqua en 1732.
A 2 kilomètres est, environ, est
Mers-el-Kébir, dont la baie est entourée de tous côtés par des
terres élevées et des rochers.
Cette rade est le meilleur abri de
l'Algérie occidentale. - M. Lieussou en donne la description
suivante : " Rade sûre pour 15 vaisseaux, à l'entrée du
canal qui sépare l'Afrique de l'Espagne. Quais de débarquement
abrités. Défense continentale suffisante; |
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défense maritime incomplète. Commandement militaire des
côtes de la province d'Oran. Base d'opérations pour la flotte en
regard de Gibraltar. Aujourd'hui port de refuge; dans l'avenir,
grand port d'abri et d'agression, arsenal de ravitaillement et de
réparations : second port militaire de l'Algérie. "
De Mers-el-Kébir, la côte descend vers
le sud-est jusqu'à Oran distance de 5 kilomètres et demi.
Oran est bâtie sur les berges inclinées
d'un ravin ; son port étroit, vaste de 27 hectares, est défendu
des vents d'ouest et de nord-ouest, par la pointe du fort Lamoune,
formée par la montagne abrupte sur laquelle les Espagnols ont
construit les deux forts de San-Gregorio et de Santa-Cruz.
Il a été, depuis 1860 et est encore l'objet de travaux
considérables : grâce à la grande jetée du large, dirigée de
l'ouest à l'est et couvrant une passe d'entrée de 100 mètres de
largeur ouverte à l'est, il constitue déjà un abri sûr par tous
les temps.
D'Oran au cap Ferrat, on remarque la pointe
Canastel, la pointe de l'Aiguille en face de laquelle se
dresse un rocher pyramidal (l'Aiguille) haut de 54 mètres.
Au cap Ferrat, fait de rochers, succède,
à 4 kilomètres à l'est, le cap Carbon. - De ce point, la
côte descend vers le sud jusqu'à Arzew, dont la baie a 52
kilomètres d'ouverture. Les bâtiments, même ceux d'un fort
tonnage, mouillent en dedans de la jetée, actuellement en
construction, longue de 280 mètres.
A partir d'Arzew, la côte s'enfonce vers
le sud-est jusqu'à Port-aux-Poules, d'où elle remonte vers
le nord, en suivant une ligne courbe, jusqu'à Mostaganem Le rivage,
formé de falaises rocheuses, n'offre aucune crique, il est battu
par tous les vents du large, surtout par le nord-ouest. |
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