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Pendant l'hiver, ils vont jusqu'au Mzab. Au printemps, ils reviennent autour de Laghouat ils remontent jusqu'à Boghar, Teniet el-Haad, et Tiaret, où ils achètent des grains. Leurs cavaliers sont réputés les plus braves du Sahara. Leurs goums sont redoutés au loin; bien qu'une partie d'entre eux se soient, un instant, laissé entraîner dans l'insurrection de 1864, ils se montrent bien disposés pour l'autorité française, qui leur assure la liberté de leurs mouvements, et ce sont eux qui sont nos meilleurs auxiliaires contre les Oulad Sidi Cheikh. Ils sont pour la plupart affiliés à l'ordre de Tedjini.

Les Chambaâ ne sont pas aussi bien dans la main du commandement; serviteurs religieux des Oulad Sidi Cheikh, ils ont été fatalement entraînés dans leurs insurrections lorsqu'on n'a pas réussi à les soustraire à leur influence directe. La création du cercle du Mzab permettra à nos officiers d'agir plus efficacement sur eux. Nous avons dit que leur ksar principal était Metlili. Ils sont en contact immédiat avec les Touareg Hoggar et leurs parcours s'étendent du Mzab à Ouargla, à Ghadamès, à In Salah. Leurs goums, montés à mehara, sont nos auxiliaires indispensables dans l'extrême Sud. C'étaient les Chambaà qui avaient fourni les guides au colonel Flatters.

Les Mekhalif el-Djeurb (Mekhalif galeux) étaient autrefois les plus renommés parmi les forbans du désert. Ils ne vivaient que de pillage. Nous leur avons imposé depuis peu un genre de vie plus normale et nous avons rétabli quelque sécurité pour les caravanes du Sud. Leur grande occupation était la chasse des autruches 1, mais ces animaux deviennent de plus en plus rares dans le Sud Algérien.

Les Atatiha et les Oulad Saïah ont leurs parcours dans la région d'Ouargla. Il en sera parlé plus loin.

1 Il faut lire les pages si entraînantes que le général Marguerite a écrites sur ses chasses avec les Mekhalif.


    

 

   

 

III

RÉGION DE L'EST

(PROVINCE DE CONSTANTINE.)

 

On dit souvent que la province de Constantine est la plus belle de l'Algérie. C'est en effet celle qui paraît offrir les plus grandes ressources d'avenir et celle qui garde les traces les plus nombreuses et les mieux accusées de la culture romaine. Elle a trois grands ports Bougie, Philippeville, Bône, et trois ports secondaires de quelque importance également : Djidjelli, Collo, La Calle.

Ses montagnes ont conservé en partie leur parure et leurs richesses forestières; ses plateaux ne sont pas inhabitables et ne présentent pas l'aspect attristant du désert; la chaîne saharienne s'épanouit dans l'Aurès en longues vallées fertiles et cultivées; le Sahara lui-même a de superbes oasis dans l'Oued-Righ et dans le bassin d'Ouargla.

La grande directrice des relations du Tell avec le Sahara est la route de Philippeville, Constantine, Bîskra, qui se prolonge sur Tougourt et Ouargla; mais il existe une deuxième ligne très fréquentée également par Bône, Guelma, Aïn Beida, Tebessa, d'où l'on va, soit dans le Souf par Negrine, soit dans le Djerid tunisien par Gafsa. Des chemins de fer sont terminés jusqu'à Biskra et jusqu'à Tebessa. Ils seront, sans doute, poussés plus au sud.

 
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