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Ghardaïa à une colonne conduite par le colonel Marguerite qui se
rendait de Laghouat à Ouargla, en passant sur leur territoire. On
avait dû faire enfoncer les portes, et, à leur grande humiliation,
la colonne avait traversé la ville tambours battants. Ce fut
d'ailleurs la seule velléité de résistance qu'ils montrèrent.
Il devenait nécessaire de régler sur
d'autres bases nos rapports avec les villes du Mzab. Ghardaïa est
sur la route ordinaire de Laghouat à Ouargla et de Laghouat à
Goléa; non seulement ces routes devaient nous appartenir, mais nous
devions pouvoir user librement des ressources du Mzab et de ses
puits, y commander en maîtres, et non point y être tolérés en
vertu d'un traité de puissance à puissance. Un grand nombre de
Mzabites qui avaient vécu, à notre contact, dans le Tell, et qui
se rendaient compte des avantages qu'une annexion leur procurerait,
en manifestaient le désir. On pensait en outre qu'il était utile
d'avoir un point d'appui dans le Sud pour surveiller les Chambaâ,
serviteurs religieux des Oulad Sidi Cheikh, souvent à l'état
d'hostilité, et qu'il avait fallu châtier en détruisant leur ksar
de Metlili. On peut ajouter encore que le désastre de la mission
Flatters avait porté atteinte à notre prestige, et que l'on
désirait en réparer les fâcheuses conséquences en jalonnant plus
prudemment nos étapes vers le Sud.
L'occupation du Mzab fut donc décidée;
une colonne y fut conduite par le général de La Tour d'Auvergne;
le 30 novembre 1882, l'annexion en fut solennellement prononcée,
sans résistance d'ailleurs, et l'investiture des caïds des villes
leur fut donnée au nom de la France. Un fort fut construit
au-dessus de Ghardaïa pour recevoir une petite garnison permanente.
Tribus nomades du Sud.
Metlili des Chambaâ est à 35
kil. environ au sud de Ghardaïa, également dans la Chebka. Le
ksar, situé sur les hauteurs, a été autrefois détruit par nos
troupes, mais l'oasis (environ 30,000 palmiers) ayant été
respectée, les habitants reconstruisirent
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leurs habitations dans la vallée, lorsque là tranquillité fut
rétablie.
Après l'insurrection de 1871-72, nos colonnes de la province de
Constantine poussèrent au sud d'Ouargla jusqu'à Goléa,
oasis des Chambaâ, à 200 kil. au sud de Metlili.
Cette tribu avait assiégé Tougourt en 1871 et en avait massacré
la garnison indigène. Dès que le Tell fut pacifié, on résolut
de la châtier; une expédition fut préparée à Tougourt, et, en
janvier 1873, le général de Gallifet marcha sur Ouargla et de là
sur Goléa qui avait déjà été visité en 1862-1863 par M.
Duveyrier. D'Ouargla à Goléa il y a 321 kil. (7 ou 8 étapes) en
plein désert; l'infanterie et un équipage d'eau durent être
transportés à dos de chameaux. Les tribus voisines nous avaient
fourni 3,000 de ces animaux. L'expédition ne rencontra pas de
résistance. Une maison de commandement fut installée à Goléa,
mais on n'y laissa pas de poste permanent. Une partie des Chambaâ
firent leur soumission, les autres se retirèrent dans le Touat.
Ouargla, la grande capitale saharienne, relève, au point de
vue du commandement, de la division d'Alger. Depuis l'occupation du
Mzab, ses communications avec Laghouat sont régulièrement
assurées, mais il nous a semblé préférable de réunir l'étude
de cette région a celle de l'Oued-Righ qui en est voisin et avec
lequel elle constitue un bassin hydrologique d'une grande unité.
De Ghardaïa à Ouargla, la distance est de 175 kil. avec un seul
puits. Les principales tribus des
grands nomades, au sud de la province d'Alger, sont les Oulad Nayl,
les Larbaâ, les Chambaâ, les Mekhalit el-Djeurb, les Atatiha, et
les Oulad Saïah. Nous avons déjà
parlé des Oulad Nayl, dont les terres de parcours s'étendent de
Tougourt à Djelfa et à Bou Saâda. Les
parcours des Larbaâ 1 sont à l'ouest des précédents. 1
Cette grande tribu était originairement formée de quatre fractions
d'où le nom de Larbaâ (Arba=quatre). |
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