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achetaient la sécurité de leurs villes et de leurs caravanes en
donnant de l'argent aux tribus arabes. Leur désillusion a dû être
d'autant plus cruelle que les premiers actes de l'autorité
française ont tendu à ruiner l'influence et le prestige du clergé
en lui substituant des caïds laïques et en astreignant les tolba,
sans faculté de rachat, à toutes les corvées personnelles
imposées au reste de la population.
Le climat du Mzab passe pour être sain, mais la chaleur de
l'été et la poussière du sable y occasionnent de fréquentes ophtalmies.
La température s'abaisse à près de zéro en hiver et s'élève à
plus de 45° dans les mois d'été. L'altitude de la vallée est
d'environ 600m.
Il n'y a pas de bois au Mzab. Le seul combustible est le retem,
petit arbrisseau du genre du genêt, qu'il faut aller chercher à
grande distance, et qui s'épuise rapidement. (En 1883, les 100
kilos revenaient à 4 fr.)
Ghardaïa est la plus importante ville du Mzab.
A peu de distance se trouve le ksar en ruine de Sidi Saâd. C'est
en face de Ghardaïa, au sud, qu'a été construit le fort français
qui tient également sous son canon Melika et Beni Isguen. Ce fort
est établi sur les pentes rocheuses de la montagne, avec des
escarpes élevées, à l'abri de toute insulte.
Les jardins de Ghardaïa qui s'étendent, comme nous l'avons dit, en
amont de la ville, outre l'eau des puits, reçoivent celles que leur
donne, à l'époque des grandes pluies, un barrage établi dans la
vallée. Mais la rivière coule rarement, une fois tout au plus,
tous les trois ou quatre ans.
Melika est une petite ville, la plus voisine de Ghardaïa,
construite sur le sommet d'un mamelon. Son oasis est ruinée, et ses
habitants ont acquis des jardins à Metlili.
Beni Isguen est la ville puritaine, mais aussi la plus
propre et la mieux construite. Jamais un étranger n'a été
autorisé à y passer la nuit.
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Bou Noura n'est qu'un petit ksar.
El-Ateuf est la dernière de l'oued Mzab, du côté d'aval,
une des moins hostiles, dit-on, à l'influence française.
Berrian et Guerara, sont, en quelque sorte, des
colonies extérieures. Ces deux dernières ont, dit-on, moins de
rigorisme que les autres.
Un recensement, dont les chiffres trop faibles devront être
rectifiés, a donné, en 1884 :
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Population. |
Palmiers. |
Ghardaïa....................... |
19,000 |
68,000 |
Melika ......................... |
1,200 |
3,000 |
Beni Isguen................. |
5,500 |
26,000 |
Bon Noura.................... |
1,500 |
90,000 |
El-Ateuf...................... |
2,500 |
16,000 |
Berrian ........................ |
4,500 |
28,000 |
Guerara....................... |
4,000 |
28,000 |
Total..... |
30,200 |
479,000 |
et 3,000 puits. |
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On doit pouvoir compter 45,000 habitants et près de 200,000
palmiers.
La capitulation de 1853 avait été imposée au Mzab par le
général Randon, quelques mois après l'occupation de Laghouat. A
cette époque, tous les nomades du Sud, Oulad Nayl, Larbaâ, Oulad
Sidi Cheikh, etc., étaient nos ennemis. Il y avait intérêt à
leur interdire les marchés du Mzab; ce résultat ne fut
naturellement pas obtenu, puisque les Mzabites avaient, avant tout,
leurs propres intérêts à considérer et qu'il leur était
avantageux de vivre en bonne intelligence avec leurs voisins
immédiats. En acceptant la capitulation, ils n'avaient eu d'autre
but que de sauvegarder leur indépendance et ils avaient conservé
la prétention de rester à l'état de société libre au milieu de
l'Algérie conquise. Il y avait eu là un malentendu plus ou moins
volontaire, qu'ils avaient intérêt à maintenir. Ils
n'envoyèrent pas leurs notables saluer l'empereur Napoléon, lors
de son voyage à Alger, malgré l'invitation qui leur en avait
été faite. En 1857; ils voulurent interdire l'entrée de |