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de la chaîne des Babor au col de Takitount, dominé par un bordj
(1051m), construit sur l'emplacement d'un poste romain. C'est une
position militaire importante et un centre administratif pour les
tribus kabyles.
Cette région est certainement une des
plus belles de l'Algérie; par sa végétation, par son climat, par
ses beautés alpestres, elle rappelle certaines montagnes du centre
de l'Europe.
A l'est de l'oued Sahel, les montagnes de
la petite Kabylie sont creusées par de nombreuses vallées dans
lesquelles de petits cours d'eau descendent tortueusement vers la
mer. Les plus notables sont :
l'oued Djemaâ près du cap Aokas ;
l'oued Agrioun, formé de l'oued Embarek (r. g.) et de l'oued
Berd (r. d.), qui se réunissent à l'entrée du Chabet el-Akra ;
l'oued Djindjen, qui descend du Babor et finit à l'est de
Djidjelli;
l'oued en-Nil, qui descend du djebel Damous (1280m).
La chaîne des Babor se prolonge, à
l'est, d'une manière très nette jusqu'à l'oued Safsaf, par deux
plis bien marqués :
Le plus méridional et le plus important
de ces plis est traversé par l'oued el-Kebir entre le djebel
Zouagha et le djebel Msid el-Aïcha; il donne naissance à la
vallée de l'oued Guebli qui commence au djebel Sidi Dris ; nous
l'appelons dans cette partie, monts d'el-Kantour; il se
termine sur la Safsaf par deux pics caractéristiques, les Toumiet
(les mamelles) (894m). Le chemin de fer de Constantine à
Philippeville le franchit par un tunnel au col des Oliviers, où se
dressent, vers le nord, de superbes escarpes de calcaires rougeâtres.
La route de terre le traverse au-dessus, à el-Kantour (806m).
Le deuxième pli, plus voisin de la
côte, a moins de régularité; aux arêtes bien marquées des
formations calcaires succèdent des massifs de terrain de gneiss et
de schistes que les eaux ont irrégulièrement ravinées, comme dans
la grande Kabylie, tandis que des roches plutoniques pointent à
travers les sédiments.
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Le Sahel de Collo, qui se termine par le grand promontoire
circulaire du cap Bougiarone, est formé de ces roches. L'action
volcanique n'est pas éteinte dans cette région. Des secousses de
tremblement de terre s'y font sentir.
Des chemins de crête mettent en relation Collo avec le bordj d'el-Milia,
importante position devenue, depuis quelques années, un des
principaux centres administratifs du pays kabyle, à proximité de
vastes forêts, au centre du grand triangle dessiné par les
positions de Constantine, Djidjelli, et Collo.
Oued el-Kebir. - L'oued el-Kebir est formé de la
réunion du Roummel et de l'oued bou Merzoug. A la cluse de
Constantine, il traverse l'étage moyen du Tell, pays de bonnes
terres de culture dont le centre est l'ancienne ville romaine de
Mila (alt. 484m) ; la colonisation européenne doit prospérer dans
cette région déjà bien cultivée par la population kabyle.
L'oued bon Merzoug, prolongé par l'oued el-Kebir, s'appelait l'Ampsagas
à l'époque romaine et formait la limite entre la Mauritanie et la
Province d'Afrique.
L'oued el-Kebir reçoit (r. d.) l'oued Smendou et (r. g,) l'oued
Endja; il franchit ensuite, par des gorges étroites, les rides de
la chaîne des Babor et passe au pied du bordj d'el-Milia qui en
commande l'entrée.
A l'est de Collo, se termine la vallée de l'oued Guebli qui
creuse l'extrémité orientale de la petite Kabylie.
Oued Safsaf. - La belle vallée de l'oued Safsaf que
suit la route de Constantine à Philippeville est la limite
naturelle du pays kabyle. La colonisation y est active et
favorisée par des communications faciles avec le port de
Philippeville d'une part, avec le grand centre de Constantine de
l'autre. L'oued Safsaf reçoit ses premières eaux des monts de
Constantine. Il perce la chaîne d'el-Kantour à l'est des Toumiet. |
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