Pages précédentes GÉOGRAPHIE MILITAIRE  LIVRE VI ALGÉRIE et TUNISIE Pages suivantes
 - 174 -  Retour page Table des matières  - 175 -
   
   de la chaîne des Babor au col de Takitount, dominé par un bordj (1051m), construit sur l'emplacement d'un poste romain. C'est une position militaire importante et un centre administratif pour les tribus kabyles.

Cette région est certainement une des plus belles de l'Algérie; par sa végétation, par son climat, par ses beautés alpestres, elle rappelle certaines montagnes du centre de l'Europe.

A l'est de l'oued Sahel, les montagnes de la petite Kabylie sont creusées par de nombreuses vallées dans lesquelles de petits cours d'eau descendent tortueusement vers la mer. Les plus notables sont :
l'oued Djemaâ près du cap Aokas ;
l'oued Agrioun, formé de l'oued Embarek (r. g.) et de l'oued Berd (r. d.), qui se réunissent à l'entrée du Chabet el-Akra ;
l'oued Djindjen, qui descend du Babor et finit à l'est de Djidjelli;
l'oued en-Nil, qui descend du djebel Damous (1280m).

La chaîne des Babor se prolonge, à l'est, d'une manière très nette jusqu'à l'oued Safsaf, par deux plis bien marqués :

Le plus méridional et le plus important de ces plis est traversé par l'oued el-Kebir entre le djebel Zouagha et le djebel Msid el-Aïcha; il donne naissance à la vallée de l'oued Guebli qui commence au djebel Sidi Dris ; nous l'appelons dans cette partie, monts d'el-Kantour; il se termine sur la Safsaf par deux pics caractéristiques, les Toumiet (les mamelles) (894m). Le chemin de fer de Constantine à Philippeville le franchit par un tunnel au col des Oliviers, où se dressent, vers le nord, de superbes escarpes de calcaires rougeâtres. La route de terre le traverse au-dessus, à el-Kantour (806m).

Le deuxième pli, plus voisin de la côte, a moins de régularité; aux arêtes bien marquées des formations calcaires succèdent des massifs de terrain de gneiss et de schistes que les eaux ont irrégulièrement ravinées, comme dans la grande Kabylie, tandis que des roches plutoniques pointent à travers les sédiments.

    

 

   

Le Sahel de Collo, qui se termine par le grand promontoire circulaire du cap Bougiarone, est formé de ces roches. L'action volcanique n'est pas éteinte dans cette région. Des secousses de tremblement de terre s'y font sentir.

Des chemins de crête mettent en relation Collo avec le bordj d'el-Milia, importante position devenue, depuis quelques années, un des principaux centres administratifs du pays kabyle, à proximité de vastes forêts, au centre du grand triangle dessiné par les positions de Constantine, Djidjelli, et Collo.

Oued el-Kebir. - L'oued el-Kebir est formé de la réunion du Roummel et de l'oued bou Merzoug. A la cluse de Constantine, il traverse l'étage moyen du Tell, pays de bonnes terres de culture dont le centre est l'ancienne ville romaine de Mila (alt. 484m) ; la colonisation européenne doit prospérer dans cette région déjà bien cultivée par la population kabyle.

L'oued bon Merzoug, prolongé par l'oued el-Kebir, s'appelait l'Ampsagas à l'époque romaine et formait la limite entre la Mauritanie et la Province d'Afrique.

L'oued el-Kebir reçoit (r. d.) l'oued Smendou et (r. g,) l'oued Endja; il franchit ensuite, par des gorges étroites, les rides de la chaîne des Babor et passe au pied du bordj d'el-Milia qui en commande l'entrée.

A l'est de Collo, se termine la vallée de l'oued Guebli qui creuse l'extrémité orientale de la petite Kabylie.

Oued Safsaf. - La belle vallée de l'oued Safsaf que suit la route de Constantine à Philippeville est la limite naturelle du pays kabyle. La colonisation y est active et favorisée par des communications faciles avec le port de Philippeville d'une part, avec le grand centre de Constantine de l'autre. L'oued Safsaf reçoit ses premières eaux des monts de Constantine. Il perce la chaîne d'el-Kantour à l'est des Toumiet.

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes