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   riche et peuplée. Sa ville principale est Menàâ, « ville de plaisir et ville sainte », sur l'emplacement d'une ancienne colonie romaine, commerçante, entourée de forêts, de beaux jardins, au confluent de l'oued bou Zina (r. d.), dont la vallée est suivie par un chemin qui conduit de Batna à Biskra.

A moins d'une heure de marche à l'est, dans les gorges du djebel Lazereg, est situé Nara, réunion de trois villages, dans une très forte position, illustrée par la résistance qu'elle opposa, au mois de janvier 1850, à l'attaque dirigée par le Colonel Canrobert. La ville fut rasée, les femmes et les enfants dispersés; les hommes étaient tous morts.

À la sortie des montagnes, est l'oasis de Djemora et, plus en aval, celle de Branis.

L'oued Abdi se réunit à l'oued el-Kantara au pied du djebel bou Ghezal. Il en est séparé par les arêtes du djebel Mahmel que prolongent au sud-ouest celles du djebel Nouacer, du djebel Essor, et du djebel Kteuf.
Entre l'oued Melah et l'oued Abdi s'allonge le djebel el-Bous (1750m).

Oued el-Abiod. - L'oued el-Abiod reçoit ses premières eaux des plateaux de Medina et du Chelia. Les plateaux de Medina forment une superbe combe de pâturages et de terres fertiles et bien arrosées. Il n'y existait aucun village, en 1884, mais on y a créé un centre administratif et l'on a attribué à la colonisation une partie des terres séquestrées à la suite de l'insurrection de 1879.

C'est une dos positions les plus remarquables de l'Aurès et en quelque sorte la clef de sa domination. La combe est comprise entre le Chelia au nord, et la muraille du Mzara au sud. Elle communique avec Batna par Aïn Kafar et le teniet Abd er­Rahman; avec Khenchela par le col de Tisougarine, long défilé de 8 kil. de long. Elle commande la tête des vallées de l'oued Abdi et de l'oued Chennaoura, et les chemins qui viennent du nord par le pays des Achèches, en contournant la masse du Chelia.

    

 

   

A l'entrée de la vallée de l'oued Abdi, le village d'el-Hammam, situé à une grande hauteur, constituait une forte position, difficilement abordable, et qui a été le centre de l'insurrection de 1879. Il a été rasé. La vallée s'élargit ensuite; elle est très peuplée et admirablement cultivée ; elle forme un rectangle allongé, de 40 kilomètres de long, compris entre les murailles sauvages du Ras el-Dra à l'ouest, du djebel Louah à l'est, entre les gorges de Medina au nord et celles de Tiranimin au sud. C'est le cœur de l'Aurès.

Les gorges de Tiranimin, longues de 3 kilomètres, sont les plus belles de l'Algérie ; elles sont formées par une brisure perpendiculaire dans la muraille de la rive gauche, par laquelle les eaux de l'oued Abdi s'échappent pour tomber dans un sillon parallèle où elles se réunissent à celles de l'oued Chennaoura. Les Romains avaient construit deux forteresses à Tiranimin et à Tifelfel, pour commander l'entrée et la sortie de ce défilé que l'on peut considérer comme la porte du réduit principal de l'Aurès.

 
Une Guelaâ près de Tifelfel.
Une Guelaâ près de Tifelfel.
 

Dans la partie inférieure de la vallée s'échelonnent encore de nombreux villages : Tamrit, el-Arich, Banian, Mchounech, résidence du caïd des Beni Sliman, entourés de belles cultures, etc., et, enfin, à la sortie des montagnes, Habel, Seriana, qui sont de petites oasis.

Il n'y a que des communications très difficiles entre la vallée de l'oued el-Abiod et celle de l'oued Abdi, à travers les montagnes du Ras el-Dra, prolongées par le djebel Lazereg. Les passages les moins mauvais sont entre ces deux crêtes dans l'affaissement qui les sépare.

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