Pages précédentes GÉOGRAPHIE MILITAIRE  LIVRE VI ALGÉRIE et TUNISIE Pages suivantes
 - 212 -  Retour page Table des matières  
   
  

Elles étaient autrefois très fertiles et bien cultivées ; on retrouve de nombreuses traces de l'occupation romaine, et il serait possible de leur rendre leur ancienne fécondité, en aménageant les sources et en amenant des eaux par des canaux mieux agencés que les conduites établies par les Arabes.

Tolga est, après Biskra, la plus grande oasis des Ziban. C'est une des plus anciennes villes du Zab ; elle est construite sur l'emplacement d'un castrum romain. Elle renferme un grand nombre de mosquées, et c'est, comme nous l'avons dit, un des centres religieux importants du Sud.

Le nom de Zaatcha est devenu célèbre par le siège que cette oasis soutint en 1849. La résistance, dirigée par un marabout, Bou-Zian, fut des plus énergiques ; elle dura 52 jours. Un premier assaut ayant été repoussé, il fallut en faire un siège régulier; les clôtures en pisé, qui séparent les jardins, offraient une série de remparts successifs que les boulets trouaient, mais ne pouvaient renverser, qu'il fallut enlever au prix de sanglantes pertes, avant d'aborder le ksar qui constituait le réduit de la défense. Tous les défenseurs furent passés par les armes et les habitations rasées.

El-Amri a été, en 1876, le centre d'une révolte qui fut réprimée sans grande difficulté.

A l'ouest d'el-Amri, l'oasis de Doussen n'est pas comptée dans le Zab. Elle est sur les bords de l'oued Mezerag, près d'une superbe nappe d'eau souterraine de 10 mètres de profondeur, dit-on, au pied même de la montagne.

5° SAHARA.

Dans la partie occidentale de l'Algérie, nous sommes campés sur la limite du Sahara, mais sans y pénétrer; dans la partie orientale, au contraire, nous commandons effectivement un certain nombre d'oasis sahariennes,

    

 

   

dont les plus importantes sont celles de l'oued Righ et d'Ouargla.

Nous avons déjà dit ce qu'était une oasis, réunion de jardins dans une enceinte commune, séparés par des murs de terre et des chemins creux, dans lesquels se déchargent les eaux de l'irrigation. Près de l'oasis est le village ou ksar, entouré de murs plus élevés et flanqués de tours.

L'ensemble forme donc une véritable forteresse, avec réduit au centre, susceptible d'une sérieuse résistance, puisque le canon ne peut que trouer les remparts d'argile sans les renverser, et qu'il faut enlever les jardins. comme des redoutes enchevêtrées les unes dans les autres.

Dans les oasis sahariennes, la culture principale est celle du dattier, « l'arbre nourricier du désert; c'est là seulement qu'il mûrit ses fruits; sans lui, le Sahara serait inhabitable et inhabité; mais, disent les Arabes, ce roi des oasis doit plonger ses pieds dans l'eau et sa tête dans le feu du ciel ».

Le climat du Sahara offre les conditions de chaleur convenables, puisque la température moyenne est de 20 à 24 degrés, suivant les localités, et que, pendant l'été, le thermomètre atteint souvent 45 degrés et parfois 51 degrés à l'ombre.

Le palmier supporte d'ailleurs le froid passager des nuits d'hiver, pendant lesquelles la température s'abaisse exceptionnellement à plusieurs degrés au-dessous du point de glace. Partout où l'on trouve de l'eau, on pourrait donc créer une oasis; mais l'eau est rare, et il faut, la plupart du temps, aller la chercher dans des nappes profondes pour l'amener à la surface du sol.

En effet, il ne pleut presque jamais dans le Sahara. Des années entières se passent sans qu'il tombe une goutte de pluie à Tougourt ou à Ouargla. Le palmier se contente heureusement

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes