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Elles étaient autrefois très fertiles
et bien cultivées ; on retrouve de nombreuses traces de
l'occupation romaine, et il serait possible de leur rendre leur
ancienne fécondité, en aménageant les sources et en amenant des
eaux par des canaux mieux agencés que les conduites établies par
les Arabes.
Tolga est, après Biskra, la plus
grande oasis des Ziban. C'est une des plus anciennes villes du Zab ;
elle est construite sur l'emplacement d'un castrum romain. Elle
renferme un grand nombre de mosquées, et c'est, comme nous l'avons
dit, un des centres religieux importants du Sud.
Le nom de Zaatcha est devenu
célèbre par le siège que cette oasis soutint en 1849. La
résistance, dirigée par un marabout, Bou-Zian, fut des plus
énergiques ; elle dura 52 jours. Un premier assaut ayant été
repoussé, il fallut en faire un siège régulier; les clôtures en
pisé, qui séparent les jardins, offraient une série de remparts
successifs que les boulets trouaient, mais ne pouvaient renverser,
qu'il fallut enlever au prix de sanglantes pertes, avant d'aborder
le ksar qui constituait le réduit de la défense. Tous les
défenseurs furent passés par les armes et les habitations rasées.
El-Amri a été, en 1876, le
centre d'une révolte qui fut réprimée sans grande difficulté.
A l'ouest d'el-Amri, l'oasis de Doussen
n'est pas comptée dans le Zab. Elle est sur les bords de l'oued
Mezerag, près d'une superbe nappe d'eau souterraine de 10 mètres
de profondeur, dit-on, au pied même de la montagne.
5° SAHARA.
Dans la partie occidentale de l'Algérie,
nous sommes campés sur la limite du Sahara, mais sans y pénétrer;
dans la partie orientale, au contraire, nous commandons
effectivement un certain nombre d'oasis sahariennes,
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dont les plus importantes sont celles de l'oued Righ et d'Ouargla.
Nous avons déjà dit ce qu'était une oasis, réunion de jardins
dans une enceinte commune, séparés par des murs de terre et des
chemins creux, dans lesquels se déchargent les eaux de
l'irrigation. Près de l'oasis est le village ou ksar, entouré de
murs plus élevés et flanqués de tours.
L'ensemble forme donc une véritable forteresse, avec réduit au
centre, susceptible d'une sérieuse résistance, puisque le canon
ne peut que trouer les remparts d'argile sans les renverser, et
qu'il faut enlever les jardins. comme des redoutes enchevêtrées
les unes dans les autres.
Dans les oasis sahariennes, la culture principale est celle du
dattier, « l'arbre nourricier du désert; c'est là seulement
qu'il mûrit ses fruits; sans lui, le Sahara serait inhabitable et
inhabité; mais, disent les Arabes, ce roi des oasis doit plonger
ses pieds dans l'eau et sa tête dans le feu du ciel ».
Le climat du Sahara offre les conditions de chaleur convenables,
puisque la température moyenne est de 20 à 24 degrés, suivant
les localités, et que, pendant l'été, le thermomètre atteint
souvent 45 degrés et parfois 51 degrés à l'ombre.
Le palmier supporte d'ailleurs le froid passager des nuits d'hiver,
pendant lesquelles la température s'abaisse exceptionnellement à
plusieurs degrés au-dessous du point de glace. Partout où l'on
trouve de l'eau, on pourrait donc créer une oasis; mais l'eau est
rare, et il faut, la plupart du temps, aller la chercher dans des
nappes profondes pour l'amener à la surface du sol.
En effet, il ne pleut presque jamais dans le Sahara. Des années
entières se passent sans qu'il tombe une goutte de pluie à
Tougourt ou à Ouargla. Le palmier se contente heureusement |
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