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Les Espagnols 1, les Italiens,
et les Maltais, dont les pays d'origine sont voisins de l'Algérie,
s'y développent plus rapidement que les Français; les Français
plus que les Allemands.
Pour 1000 décès, les Espagnols ont 1334 naissances (la moyenne est
de 1297 en Espagne). Les Espagnols ont en moyenne plus de 6 enfants
par ménage.
Pour 1000 décès, les Italiens ont 1497 naissances (moyenne de 1232
en Italie). Les Italiens ont en moyenne plus de 5 enfants par
ménage.
Pour 9000 décès, les Maltais ont 1479 naissances (moyenne de 1375
à Malte).
On voit donc que les conditions de milieu paraissent plus favorables
à l'accroissement des familles espagnoles et italiennes en Algérie
que dans leur propre pays.
Pour 1000 naissances, au contraire, les Allemands ont 1195 décès.
Il est à craindre que les Alsaciens-Lorrains ne soient pas non plus
très favorisés au point de vue de l'acclimatement, à moins qu'ils
ne se fortifient par des croisements avec les races méridionales.
Quant aux Français, pour 9000 décès, ils ont 1315 naissances (en
France 1439 seulement). La moyenne des enfants est de plus de 3 par
ménage.
D'après les calculs basés sur la statistique de 1881 et sur
l'année 1885, on a constaté que, pour 1000 décès; on comptait :
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Jusqu'en 1881. |
En 1885. |
Français................. |
431 |
122 |
Espagnols................ |
133 |
167 |
Italiens.................. |
150 |
122 |
Maltais.................. |
148 |
137 |
Allemands............... |
83 |
70 |
Israélites................ |
- |
182 |
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La troisième génération arrive aujourd'hui à l'âge adulte, et
tout fait espérer que l'accroissement de notre race suivra une
marché progressive, d'autant plus que, depuis quelques années,
les désastres causés par le phylloxéra ont poussé en Algérie
de nombreux colons des provinces méridionales de la France, plus
aptes que ceux du nord à prospérer dans ce climat, qui se
rapproche du leur. L'accroissement annuel, qui n'est que de 3,16 p.
1000 dans la mère-patrie, devient 8,89 en Algérie; mais ces
conditions favorables paraissent ne s'être établies que depuis
quelques années seulement.
Ces conclusions ne sont d'ailleurs que provisoires, parce que les
chiffres, qui les résument, sont le résultat d'une statistique de
trop peu d'années. On peut admettre pourtant que la race française a fini par triompher des difficultés de
l'acclimatement, que les Européens du nord se maintiennent avec
peine en Algérie, et qu'au contraire les Européens du bassin de
la Méditerranée, surtout les Espagnols, les Italiens, et les
Maltais, appartenant à des races qui ont reçu plus ou moins de
sang africain, et vivant dans des conditions analogues à celles de
leur propre pays, se reproduisent avec progrès.
D'ailleurs, sous l'influence de la culture, des vallées, autrefois
malsaines, sont devenues plus salubres, et les conditions
générales de vie pour les Européens s'améliorent de jour en
jour.
On peut donc tirer de ces observations une conclusion utile c'est
qu'il faut arrêter l'émigration des hommes du nord, encourager
celle des hommes du midi 1, et qu'il y aurait avantage
à recruter les troupes d'Afrique dans les contingents du Languedoc
et de la Provence.
Les tableaux du recrutement donnent pour l'année 1880 les
résultats suivants :
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Français |
Israélites |
Espagnols |
Totaux |
Inscrits... |
1489 |
393 |
345 |
2227 |
Exempts pour infirmités..... |
153 |
83 |
79 |
335 |
Bons pour le service |
1336 |
310 |
266 |
1892 |
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