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   par des intérêts d'opposition politique, réclamait le rappel des troupes. Une partie du corps expéditionnaire fut rapatriée.

L'agitation recommença dans la Régence, particulièrement dans le sud, où nos colonnes n'avaient pas pénétré. Il fallut renvoyer des troupes.

Prise de Sfax. - La ville de Sfax se mit en révolte ouverte; plusieurs Européens furent massacrés, et les étrangers durent se réfugier à bord des navires en rade. Dans les premiers jours de juillet, l'escadre française bombarda la ville.

Après un essai infructueux tenté le 8 juillet, le débarquement était effectué le 16 juillet; 3 bataillons de fusiliers marins et 1 bataillon d'infanterie se rendaient maîtres de Sfax après un combat acharné de rue en rue, de maison en maison.

Expédition de Kairouan. - Cependant l'insurrection se développait; les dissidents venaient jusqu'aux portes de Tunis. L'effectif des troupes françaises était évidemment insuffisant. On dut se décider franchement à réorganiser un corps expéditionnaire qui fut formé à 3 divisions sous les ordres du général Saussier, commandant le 19ème corps d'armée.

Au mois de septembre, le général Saussier dirigea trois colonnes sur Kairouan, qui passait pour le foyer du fanatisme musulman. Le 26, Kairouan fut occupé sans résistance par une colonne venue par Sousse. La reddition de Kairouan peut être considérée comme ayant mis fin à la rébellion.

Gabès, Gafsa furent successivement occupés; les colonnes françaises parcoururent le Djerid, le Nefzaoua, les montagnes des Oughamma, refoulant

    

 

   

devant elles les tribus insurgées qui passèrent en Tripolitaine. Peu à peu celles-ci demandèrent l'aman et rentrèrent sur leurs territoires.

Il suffit, dès lors, de quelques garnisons françaises pour maintenir dans l'obéissance et dans l'ordre des populations qui ne présentent pas d'ailleurs le même caractère belliqueux que celles de l'Algérie et de la frontière marocaine. On a fait justement la remarque que l'intensité de l'énergie guerrière des indigènes du nord de l'Afrique et leur capacité de résistance à l'action européenne allaient en s'affaiblissant, d'une manière constante, de l'ouest à l'est, du Maroc à l'Égypte.

 


 
GOUVERNEMENT ET ADMINISTRATION.

Depuis l'établissement du protectorat, la régularité et la surveillance introduites dans l'exploitation des ressources naturelles du pays et dans la perception des impôts ont transformé la situation du pays, tandis que la protection partout assurée aux étrangers les a attirés en assez grand nombre pour que le prix des terres ait déjà plus que triplé.

La population indigène offre, dans son ensemble, la même composition que celle de l'Algérie, c'est-à-dire un mélange de Berbères et d'Arabes, avec de nombreux israélites et quelques Européens dans les villes de commerce de la côte. Toutefois, les indigènes de la classe élevée et les fonctionnaires ont, comme les Turcs, généralement adopté le costume européen et

 
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