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avec un grand courage. On ne peut trop reconnaître son empressement à offrir son secours, et à devancer même les demandes du général commandant l'expédition. C'est entre les deux armes rivalité de services et de bons procédés, et on n'a autre chose à faire avec ces braves marins que de contenir leur ardeur.
 
Quatrième journée, 2 octobre.
 
Les Kabaïles avaient conservé leur position près de la tour en pierre, à demi-lieue de la ville. Le colonel Petit-d'Auterive s'établit dans la nuit, avec les troupes disponibles de la gauche, sur les ruines de l'ancienne enceinte de la place, près de l'emplacement destiné au blockhaus et des deux postes de l'ouest. Le capitaine de Lamoricière se rendit aussi dans la nuit au fort Moussa, avec deux compagnies d'infanterie et un détachement de sapeurs, commandé par le lieutenant Paulin, pour indiquer et faire exécuter les ouvrages nécessaires à la défense. Cela fut fait avec tant de diligence que, dès le matin, tout le monde était à couvert, et que l'ennemi ne pouvait plus franchir les ruines.

A la droite, l'artillerie fit également, dans la nuit, un bon retranchement pour défiler la batterie de la hauteur de Bridja, de la vue que l'ennemi conservait sur ce point.

Les Kabaïles ne revinrent pas en aussi grand nombre ni avec la même fureur que la veille ; Ils étaient environ 1,500 à 2,000 hommes. Ils se bornèrent à entretenir un feu de mousqueterie des points où ils se trouvaient encore en sûreté, et d'où ils découvraient nos batteries et nos postes.

Vers sept heures du matin, les Kabaïles ayant tiré quelques coups de canon de la batterie dite Borje-el-Hommar, située au nord-est et d l'extrémité de la ville, on les en délogea, et le général Trézel envoya une vingtaine de marins achever 

    

 

   
d'enclouer ou de jeter en bas les deux pièces qui étaient restées sur ce point ; une heure après, ils étaient rentrés ayant exécuté cet ordre.

Un chemin de ronde a été établi, sous la direction du capitaine Saint-Germain, entre les ouvrages de défense et le fort de la Casbah. Le capitaine de Lamoricière et le lieutenant du génie Mangin poussent les ouvrages de défense du côté de l'ouest. Le général Trézel annonce que, dès le 3, tout doit être terminé ; qu'il pourra faire élever son premier blockhaus, et que dès lors tout espoir de rentrer à Bougie est enlevé aux Kabaïles, qui tenaient cette ville sous leur rude domination.

Ainsi se trouve assurée la conquête de ce point important, comme débouché de commerce intermédiaire entre Bône et Alger, et comme le meilleur mouillage de la côte d'Afrique.

Cette nouvelle circonstance a fait ressortir encore l'excellente harmonie et l'émulation des troupes de terre et de mer, quand il s'agit de l'honneur du pavillon et de la gloire nationale. M. le capitaine de frégate de Parseval, commandant la marine de l'expédition, a puissamment contribué a ce brillant succès, par les excellentes dispositions qu'il a prises, et par la coopération de tous ses bâtiments et de leurs équipages.

Une soixantaine de vieillards, de femmes et d'enfants ont trouvé refuge et protection au quartier-général.

Le général Trézel cite, comme s'étant particulièrement distingués ; les militaires dont les noms suivent :
 

MM.
De Lamoricière, capitaine au bataillon des zouaves. Officier d'ordonnance du général Trézel.
 
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