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Le soir, on, comptait une vingtaine d'hommes tués et environ 50 blessés.

Le feu continua pendant la nuit et comme la pleine lune la rendait fort claire, le général Trézel envoya à la droite une pièce de 8 que l'on venait de débarquer, et que les canonniers, à force de patience et d'adresse, réussirent à faire gravir la pente escarpée qu'il fallait franchir.

 
Deuxième journée, 30 septembre.
 
A la pointe du jour, le général Trézel visita les postes de la gauche, inquiétés par les Kabaïles embusqués dans quelques groupes de maisons, et il fit renforcer par une pièce de 8 l'artillerie du fort Moussa.

Celle pièce, escortée par une compagnie d'infanterie, fût arrêtée un moment par le feu des Kabaïles ; mais le capitaine Gibert (4e compagnie du 2e bataillon du 59e), qui s'était déjà fait remarquer la veille, courut sur l'ennemi avec une partie de sa compagnie, le mit en fuite ; et l'intrépidité et le sang-froid du capitaine Lamoricière, qui conduisait ce convoi, firent cesser aussitôt ce moment d'hésitation.

Le fort de la Casbah reçut aussi un obusier de 21e (son armement a été depuis complété au fur et à mesure du débarquement du matériel de l'artillerie).

Des chaloupes furent employées à balayer la côte de l'ouest, par laquelle arrivaient continuellement des partis de Kabaïles qui avaient établi un camp près d'une tour en pierre, située à une demi-lieue de distance de la ville.

 
 
 
    

 

   
Troisième journée, 1er octobre.
 
Dans la matinée, les Kabaïles firent une attaque fort vive sur les parties faibles de nos positions ; le général Trézel s'y porta sur-le champ, et ordonna au colonel du 59e de faire sortir du fort Moussa une colonne qui prit l'ennemi en flanc et à dos. De son côté, le général en fit porter une autre vers la tête du grand ravin qui coupe la ville en deux. Toute notre droite était vue des hauteurs qu'occupait l'ennemi, et il fallut plus de deux heures pour l'en déloger à travers des maisons, des jardins et des plantations d'oliviers d'où il tirait sans se découvrir. Enfin, le capitaine Lamoricière parvint à s'emparer, avec ses deux compagnies, d'un marabout situé à la tête du ravin, et une demi-heure après, la colonne de gauche était assez avancée pour que ce poste très-important nous fût assuré. Malgré le feu de l'artillerie de la Casbah, du fort Moussa et d'une batterie de deux obusiers de montagne et d'une pièce de 8, qui tirait à petite portée, et détruisait les maisons occupées par les Kabaïles, ceux-ci se maintenaient jusqu'à ce qu'on les eût atteints ou dépassés. Leur perte a été considérable, à en juger par le nombre des leurs restés sur la place ; ils ont dû avoir 200 morts et au moins autant de blessés. Les combattants étaient fournis par huit tribus, savoir : Mazeya, Toudja, Beni-lsmaël, Kebouch, Ouled-Amzalis, Fenaya et Bakorn.

Nous avons en à regretter dans ce combat 6 hommes tués et 43 blessés, parmi lesquels 3 officiers, MM. Amiot, lieutenant au 53e ; Vuillet, sous-lieutenant, et Poncet, lieutenant à la 5e batterie du 10e régiment.

Le général Trézel a été atteint d'une balle à la jambe, mais assez légèrement pour avoir pu continuer de monter et descendre les hauteurs sur lesquelles l'action s'est passée.

La marine nous a aidés, et a combattu avec les troupes de terre 

 
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