premières chaloupes ; plusieurs
militaires furent grièvement blessés, entre autres le
lieutenant Mollière, officier d'ordonnance du général
Trézel, qui reçut une balle à la tête ; il débarqua
néanmoins avec la troupe qu'il était chargé de conduire, la
dirigea sur le fort d'Abd-el-Kader, et ne la quitta que
lorsque les forces lui eurent totalement manqué.
Le général Trézel suivait immédiatement les premières
chaloupes, pour diriger les colonnes. Mais en prenant la
terre, il trouva les troupes déjà lancées par leurs
officiers vers une hauteur, à droite, et le capitaine
Lamoricière déjà engagé, à gauche, dans les sinuosités
qui conduisent à la Casbah et au fort Moussa. Il monta vers
ce dernier fort qui domine toute la ville, et dont la
possession était extrêmement urgente, avec les premières
troupes qui débarquèrent après lui.
Au moment où il y parvint, les capitaines Lamoricière et
Saint Germain s'en étaient déjà emparés ; cependant, le
feu était encore vif sur les hauteurs de droite et dans les
ravins ; l'ennemi ne les abandonnait que pied à pied, et
restait dans les maisons et les jardins jusqu'à ce qu'on les
eût dépassés. On eut plusieurs blessés de ce côté : le
chef de bataillon Esselin, du 59e, et le capitaine Barbari
furent du nombre. Le général Trézel ayant pourvu au
remplacement de M. Esselin, par le chef de bataillon Montulé,
se rendit sur les lieux avec deux obusiers de montagne, pour
s'assurer de la pente de Bridja, d'où I'on plonge sur le
point de débarquement.
La prise de possession des trois forts principaux, et ces
mouvements, nécessairement morcelés, n'avaient plus laissé
qu'une seule compagnie pour garder le dernier point occupé.
Le feu continuant avec vivacité, le général Trézel demanda
au commandant de la division navale 200 marins qu'il
s'empressa d'envoyer, et qui fournirent une excellente
réserve qui a depuis merveilleusement combattu.
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