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NOTES

 

 

NOTE A.

 

 

ARMÉE D'AFRIQUE.

 
Rapport sur l'expédition de Bougie.
 
L'expédition de Bougie, organisée à Toulon, est partie de ce port le 22 septembre, sous les ordres du général Trézel et de M. le capitaine de frégate de Perseval, commandant la flottille. Le concert parfait qui n'a cessé d'exister entre la marine et l'armée de terre, a permis d'arrêter à l'avance les meilleures dispositions qu'il fut possible de prendre pour assurer son succès.
 
Première journée, 29 septembre.
 
La division navale, bien ralliée, arriva le 22, à la pointe du jour sur la rade de Bougie ; le défaut du vent, et la nécessité de ne s'avancer qu'en sondant pour choisir les points d'embossage, donnèrent le temps aux habitants de la ville qui occupaient les forts, et aux Kabaïles des environs, de se préparer à la résistance.

Les cinq forts tirèrent presque en même temps sur la flottille ; mais le feu de nos bâtiments, par sa vigueur et sa précision, eut bientôt éteint presque entièrement celui des forts.

A dix heures du matin, les troupes furent remorquées sur le rivage ; à leur approche, un feu de mousqueterie atteignit les 

    

 

   
premières chaloupes ; plusieurs militaires furent grièvement blessés, entre autres le lieutenant Mollière, officier d'ordonnance du général Trézel, qui reçut une balle à la tête ; il débarqua néanmoins avec la troupe qu'il était chargé de conduire, la dirigea sur le fort d'Abd-el-Kader, et ne la quitta que lorsque les forces lui eurent totalement manqué.

Le général Trézel suivait immédiatement les premières chaloupes, pour diriger les colonnes. Mais en prenant la terre, il trouva les troupes déjà lancées par leurs officiers vers une hauteur, à droite, et le capitaine Lamoricière déjà engagé, à gauche, dans les sinuosités qui conduisent à la Casbah et au fort Moussa. Il monta vers ce dernier fort qui domine toute la ville, et dont la possession était extrêmement urgente, avec les premières troupes qui débarquèrent après lui.

Au moment où il y parvint, les capitaines Lamoricière et Saint Germain s'en étaient déjà emparés ; cependant, le feu était encore vif sur les hauteurs de droite et dans les ravins ; l'ennemi ne les abandonnait que pied à pied, et restait dans les maisons et les jardins jusqu'à ce qu'on les eût dépassés. On eut plusieurs blessés de ce côté : le chef de bataillon Esselin, du 59e, et le capitaine Barbari furent du nombre. Le général Trézel ayant pourvu au remplacement de M. Esselin, par le chef de bataillon Montulé, se rendit sur les lieux avec deux obusiers de montagne, pour s'assurer de la pente de Bridja, d'où I'on plonge sur le point de débarquement.

La prise de possession des trois forts principaux, et ces mouvements, nécessairement morcelés, n'avaient plus laissé qu'une seule compagnie pour garder le dernier point occupé. Le feu continuant avec vivacité, le général Trézel demanda au commandant de la division navale 200 marins qu'il s'empressa d'envoyer, et qui fournirent une excellente réserve qui a depuis merveilleusement combattu.

 
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