dix-neuf fractions des Flissas,
qui devaient être soutenues par d'autres contingents venus
par le sud.
Ne voulant pas attaquer de front des obstacles de cette
nature, je résolus de monter aux crêtes supérieures, par
une arête qui ne me paraissait pas trop difficile, et qui me
conduisait au sommet de l'angle rentrant, qui formait la ligne
de bataille ennemie. Je passais ainsi parallèlement à sa
droite ; mais je n'avais pas à redouter une attaque par mon
flanc gauche, à cause du grand ravin dont j'ai parlé plus
haut : j'étais également couvert sur mon flanc droit par un
autre grand ravin.
Je n'avais donc à livrer, en montant, qu'un combat de
tête de colonne, et la vigueur de nos troupes m'en
garantissait le succès. Les zouaves marchaient en tête avec
la compagnie de carabiniers du 3e bataillon d'Orléans et une
section de sapeurs ; suivaient le bataillon d'élite, trois
pièces de montagne, cent chevaux français et arabes,
commandés par le chef-d'escadron Denoue. Les tirailleurs
indigènes, deux bataillons du 3e léger, deux bataillons du
26e, deux bataillons du 48e, des détachements de cacolets
étaient répartis le long de cette colonne.
M. le général Korte, au point du jour, devait, par la
plaine, menacer la droite de l'ennemi avec le reste de la
cavalerie française, six cents chevaux arabes, deux
bataillons et une pièce de montagne. Il était à espérer
qu'il pourrait atteindre, dans la vallée de l'Oued Kessub,
qui se trouvait derrière la droite des coalisés, les masses
que nous allions précipiter des hauteurs.
Ayant à gravir pendant longtemps des pentes très-raides,
je fis laisser au camp, sous la protection d'un bataillon et
des troupes du train des équipages, les sacs des soldats ;
ils n'emportaient que du biscuit pour deux jours, deux rations
de viande cuites et les cartouches excédant celles qui sont
dans la giberne, le tout roulé dans le sac de campement
porté en sautoir.
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