n'arriva que trop tard dans cette
vallée, et mes cent chevaux, que je lançai devant moi, au
lieu d'aller perpendiculairement dans la vallée, sui virent
un chemin à gauche, qui les mena dans des villages et des
difficultés inextricables, en sorte que les grosses masses de
l'extrême droite purent franchir l'Oued-Kesseub, et se jeter
sur des collines escarpées de sa rive droite.
Cependant, une partie de l'aile droite de l'ennemi tenta de
défendre des villages placés sur des points difficiles de la
pente sud ; ils furent successivement enlevés par les
zouaves, le bataillon d'élite et les tirailleurs indigènes.
L'ennemi y fit des pertes cruelles ; l'artillerie facilita ces
attaques répétées, en lançant des obus dans ces villages
et sur des groupes d'ennemis qui auraient pris en flanc les
troupes qui les attaquaient.
Voyant que sur cette partie du champ de bataille le combat
était décidé en notre faveur, je remontai immédiatement
sur la crête de partage avec le 38e léger et le 26e, me
doutant bien que toutes les forces de cette partie de la
chaîne des Flissas arriveraient de ce côté. En effet, les
Kabyles remontaient au sommet par toutes les arêtes qu'ils
étaient chargés de défendre dans l'ordre primitif, et
très-certainement le 48e, et les détachements de zouaves et
de sapeurs, eussent été très-insuffisants sans le renfort
que j'amenais.
Nous reprîmes l'offensive à l'endroit où les deux
compagnies de zouaves avaient soutenu une lutte opiniâtre ;
nous refoulâmes l'ennemi par les crêtes et les arêtes qui y
aboutissent pendant à peu prés une lieue : là, je regardai
la bataille comme finie, et je ne songeai plus qu'à laisser
reposer les troupes un instant.
J'avais donné l'ordre au général Gentil de rallier les
bataillons qui avaient tourné à gauche, de détruire les
villages dans cette direction et de rentrer ensuite au camp.
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