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Les Greniers de réserve sont un immense édifice de 1077 pieds de
long, qui borde le quai de la gare de l'arsenal. Il se compose de
cinq pavillons carrés, liés par quatre grands corps de bâtimens.
Là se conservent 25,000 sacs de farine, qui, ajoutés à 78,000
autres que les boulangers sont tenus de garder en avance chez eux,
forment une réserve de 103,000 sacs.
« Les abattoirs sont de vastes établissemens situés proche des
barrières, et où l'on abat tous les bestiaux qui. servent à la
consommation de Paris. Le nombre des bouchers est limité à 400,
dont chacun a dans un abattoir son échaudoir particulier, où il
fait abattre et habiller sa viande. Il peut disposer en outre
d'étables et de greniers à fourrage, selon que le nécessitent les
acquisitions qu'il a pu faire aux marchés de Seaux et de Poissy,
deux villes voisines de Paris. On consomme annuellement à Paris
près de 70,000 bœufs, autant de veaux, environ 15,000 vaches, et
près de 350,000 moutons; le nombre des porcs s'élève à peu près
à 1a même quantité.
« Voulez-vous une idée de la physionomie de Paris? La Cité,
traversée dans sa largeur, par deux grandes rues, est dans sa
partie intérieure un amas de petites rues sales et tortueuses.
Plusieurs des maisons qui avoisinent le Palais de justice, sont des
repaires du vice le plus crapuleux. Les maisons du cloître
Notre-Dame sont au contraire habitées par une population |
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pacifique d'ecclésiastiques et de dévotes. Le quai des
Orfèvres offre une suite de riches boutiques dans ce genre de
commerce; le quai des Lunettes présente une réunion d'opticiens
les plus distingués.
« L'île Saint-Louis est surtout la demeure des boutiquiers
enrichis. Là presque toutes les rues se coupent à angles droits et
sont d'une propreté remarquable. C'était sous Louis XIV la demeure
de la noblesse de robe et de la riche bourgeoisie.
« Sur la rive droite le faubourg Saint-Honoré, riche en brillans
hôtels, dont plusieurs ont des jardins délicieux qui donnent sur
les Champs-Élysées, est habité par la diplomatie. La noblesse de
l'empire y avait beaucoup de propriétés, ce qu'il faut attribuer
au voisinage des Tuileries et au besoin de se loger près de la
cour. La Chaussée d'Antin est le séjour de la haute finance. La
petite Athènes, qui l'avoisine, est le quartier de prédilection
des artistes et surtout des peintres. Le quartier de la Bourse, et
surtout les rues Vivienne, de Richelieu et la Palais-Royal, semblent
dévolus au commerce de luxe et de fantaisie. Le faubourg
Poissonnière appartient à la banque et au haut commerce. Les
quartiers Saint-Denis et Saint-Martin sont les quartiers
essentiellement marchands. Celui des Lombards recèle presque
exclusivement les droguistes et l'épicerie en gros. Les environs de
la Grève servent d'antre a la partie la plus hideuse de la
population.
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