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L'année suivante,
le célèbre corsaire Dragut (Torgout), après avoir pris
Mahedia, arrachait Tripoli aux Chevaliers de Malte.
Salah-Raïs s'apprêtait à attaquer Oran, la dernière
place que conservaient les Espagnols en Afrique, lorsqu'il
mourut de la peste. |
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Hassan-Pacha, nommé de nouveau beylierbey, eut d'abord à
triompher d'une révolte de janissaires ; il arriva à Alger
en 1557 avec vingt galères dont les équipages, unis aux
marins d'Alger, constituèrent une force suffisante pour
contenir la milice, qui se soumit sans résistance. Puis il
dégagea Tlemcen, qu'assiégeait une armée marocaine et
s'avança jusqu'aux environs de Fès. Mais, avant de
s'engager à fond au Maroc, il voulait se débarrasser des
Espagnols d'Oran, qui risquaient de lui couper la retraite
en cas de revers. Il leur fit essuyer entre Mostaganem et
Mazagran une terrible défaite, dans laquelle périt le
comte d'Alcaudete (1558). On cacha la nouvelle de ce
désastre à Charles-Quint, alors à. son lit de mort;
l'Espagne avait perdu les meilleurs officiers de ses troupes
d'Afrique et un général que ses brillantes qualités
avaient fait aimer et respecter des indigènes. Il fallut
dès lors renoncer à exercer une influence prépondérante
dans la province d'Oran et se contenter de garder la ville,
autour de laquelle le blocus se resserra de plus en plus.
L'Espagne, absorbée pas les grandes luttes européennes,
n'avait eu ni le temps ni les moyens de réaliser les
ambitions africaines qu'elle avait un moment caressées.
Hassan eut à lutter contre une révolte du « sultan » de
la Kalaâ des Beni-Abbès, Abd-el-Aziz.
Toute la Kabylie fut en feu pendant près de deux ans. Enfin
il reçut l'hommage de Mokrani, frère d'Abd-el-Aziz resté
sur le champ de bataille. Comme, d'autre part, il avait
épousé la fille du « sultan » de Kouko, l'autre grand
chef de ces régions montagneuses, la Kabylie fut pour
longtemps tranquille. |
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