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aux temps historiques embrasse une foule de problèmes encore
insolubles. Les stations préhistoriques sont nombreuses en
Algérie, plus nombreuses encore dans le Sahara septentrional,
notamment dans les vallées de l'Igharghar et de la Saoura. On y
rencontre des armes et des outils en pierre, avec, dans certaines
stations, des restes de grands mammifères aujourd'hui disparus,
tels que l'éléphant, l'hippopotame, le rhinocéros. Les industries
du paléolithique inférieur ressemblent à celles de l'Europe
occidentale; à partir du paléolithique supérieur, la province
méditerranéenne, qui comprend le Tell algérien et l'Espagne,
paraît avoir eu une évolution distincte de celle du Nord de
l'Europe. Au néolithique, il y a mélange, dans les gisements, de
formes et de types qui en Europe sont considérés comme
caractéristiques de phases différentes; il est donc impossible, au
moins actuellement, d'introduire des divisions chronologiques
quelque peu certaines.
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Il ne faut pas croire d'ailleurs
que les produits lithiques semblables soient partout du
même âge ; il faut tenir grand compte aussi du fait que
les périodes glaciaires que l'Europe a connues ne se sont
pas étendues à l'Afrique du Nord et s'y sont traduites par
des périodes pluviaires. Il faut noter enfin que l'âge de
la pierre paraît avoir persisté très tardivement, surtout
dans le Sahara. Certains rochers en Algérie portent des
gravures dont il est difficile de déterminer la
signification et l'âge. Les indigènes les appellent
Hadjrat Mektoubat, les pierres écrites. |
Ces gravures, moins belles que celles qui en France
caractérisent l'époque magdalénienne, ne sont cependant
pas sans intérêt. Les plus remarquables se rencontrent
dans le Sud oranais ; on en a trouvé aussi dans le Tell,
entre Constantine et Guelma, et dans le Sahara, mais elles
sont en général beaucoup moins artistiques. Ces dessins
rupestres représentent surtout des animaux, notamment des
éléphants, des buffles à très longues cornes, des
antilopes, des lions, des panthères ; les figurations
humaines sont assez grossières, on y voit des chasseurs
ayant déjà le chien pour auxiliaire, coiffés de plumes
d'autruche, armés d'arcs et de casse-têtes ou de
boomerangs. En faveur de la haute antiquité de ces
gravures, on peut invoquer le fait qu'elles ont été
tracées avec des instruments en pierre et non avec des
outils métalliques; les armes qu'on y voit figurer et qui
paraissent bien être aussi en pierre; la représentation du
Bubalus antiquus, espèce qui semble être depuis longtemps
éteinte non seulement en Berbérie, mais dans toute |
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