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l'Afrique. D'autre part, la figuration des animaux domestiques
porterait à les rajeunir; S. Gsell ne les fait pas remonter à plus
de 2 000 ans avant Jésus-Christ, tandis que G. B. M. Flamand les
attribue à la période néolithique et au quaternaire.
Les monuments en pierres brutes ou sommairement équarries, qu'on
est convenu d'appeler monuments mégalithiques, et qu'on rencontre
en grand nombre en Algérie, ne sont pas plus faciles à dater que
les gravures rupestres ; les indigènes les appellent
Kbour-ed-Djouhala, les tombeaux des païens, et ils étaient en
effet destinés à servir de sépultures. Certains sont probablement
très anciens, mais l'usage d'en construire s'est maintenu dans
l'Afrique du Nord plus longtemps qu'ailleurs; c'est un des traits
les plus caractéristiques des Berbères de tous les temps que de
rester obstinément attachés aux coutumes de leurs ancêtres.
Les ateliers de silex, les gravures rupestres, les monuments
mégalithiques nous apprennent peu de chose sur les origines des
populations de l'Algérie. Il semble y avoir eu dans l'Afrique du
Nord et au Sahara un substratum de populations négroïdes, qui se
seraient avancées beaucoup plus loin qu'aujourd'hui vers le Nord.
Au paléolithique supérieur, les hommes de race blanche, plus ou
moins voisins du type de Cro-Magnon, seraient venus en Algérie. Au
néolithique, c'est la race méditerranéenne, au crâne allongé et
de petite taille, peu différente du Berbère actuel, qui paraît
avoir dominé.
Les Nord-Africains ont sans doute vécu d'abord en plein air, puis
dans des grottes lorsque le climat se fut refroidi, puis de nouveau
en plein air, mais cette fois avec des animaux domestiques. Ils
habitaient des huttes en branchages ou en pierres sèches et des
cabanes montées sur roues. Ils se livraient à la pêche et à la
chasse, se nourrissant aussi de mollusques marins et terrestres, de
fruits et de racines. Ils paraissent avoir connu très anciennement
certains animaux domestiques le mouton, le bœuf et l'âne, plus
tard le cheval et le chien. Le blé, l'orge, la charrue, qui sont
les facteurs de l'agriculture des peuples classiques, ont
probablement été introduits d'Égypte. D'Égypte vint sans doute
le culte des animaux, en particulier du bélier, et l'alphabet
libyque, dont les Touaregs font encore usage aujourd'hui. Diverses
inscriptions hiéroglyphiques nous apprennent que les Pharaons
furent en rapport avec les Libyens, tout au moins les Libyens
orientaux. Ceux-ci profitaient des périodes de faiblesse de la
royauté égyptienne pour piller la vallée du Nil. A d'autres
époques, ils y servaient comme mercenaires. Ce fut aussi soit aux
Égyptiens, soit aux peuples de la Méditerranée orientale appelés
par les Égyptiens « les peuples de la mer » que les indigènes
durent la connaissance des objets en métal; on a rapproché les
poteries à décors géométriques que font
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