Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières ALGÉRIE - LIVRE PREMIER - CHAP. 3 Page suivante
  Les relations de la France avec l'Algérie avant 1830.  
     
  
Le bombardement avait été absolument inefficace. Du Quesne avait l'ordre de débarquer, mais n'osa point s'y aventurer.
On revint aux idées de paix que n'avait cessé de préconiser Denis Dussault ; celui-ci, diplomate accompli, sachant tenir aux Barbaresques le langage qui convenait, obtint, par ses conseils pleins de modération et de souplesse, une réparation proportionnée à l'outrage infligé au roi de France dans la personne de son consul. Le dey ayant refusé d'avoir affaire à Du Quesne, qu'il traitait d'homme sans parole, on lui envoya Tourville, avec lequel fut conclue la paix de 1684, confirmée par deux ambassades algériennes à Versailles.
 

LE BOMBARDEMENT DE 1688

Cependant dès 1686, malgré les efforts du dey, les raïs recommencèrent la course contre les Français. La guerre reprit et en 1688 le maréchal d'Estrées bombarda de nouveau Alger. Il prévint le dey que, si les horreurs de 1683 se renouvelaient, pour chaque chrétien attaché à la bouche des canons, un Turc serait pendu à la vergue du grand mât.
Mais Hadj-Hussein répondit que cette menace ne l'arrêterait pas et qu'il regardait le bombardement comme un procédé de sauvages. Quarante Français, parmi lesquels le consul, M. Piolle, furent encore suppliciés. Le bombardement fut plus efficace que celui de 1683 ; on lança 10 000 bombes en seize jours et la plus grande partie de la ville fut détruite. La flotte française fut néanmoins obligée de se retirer sans avoir rien obtenu ; on entama de nouveau des négociations, qui aboutirent en 1690 au renouvellement du traité de 1684 qu'avait signé Tourville.
Quant aux Concessions, pendant les soixante ans qui vont de 1633 à 1690, ce n'est qu'accidentellement et pendant de très courtes périodes que le trafic avait pu être fructueux. Le Bas­tion fut abandonné de 1637 à 1641, puis de 1658 à 1666. Les relations presque continuellement hostiles entre la France et les Barbaresques ne permirent pas aux Compagnies de jouir paisiblement de
MORT DU PÈRE LE VACHER (d'après une gravure du XVIIème siècle).
 
  80  
Page précédente Retour page Table des matières Page suivante