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Le bombardement
avait été absolument inefficace. Du Quesne avait l'ordre
de débarquer, mais n'osa point s'y aventurer.
On revint aux idées de paix que n'avait cessé de
préconiser Denis Dussault ; celui-ci, diplomate accompli,
sachant tenir aux Barbaresques le langage qui convenait,
obtint, par ses conseils pleins de modération et de
souplesse, une réparation proportionnée à l'outrage
infligé au roi de France dans la personne de son consul. Le
dey ayant refusé d'avoir affaire à Du Quesne, qu'il
traitait d'homme sans parole, on lui envoya Tourville, avec
lequel fut conclue la paix de 1684, confirmée par deux
ambassades algériennes à Versailles. |
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LE
BOMBARDEMENT DE 1688 |
Cependant dès
1686, malgré les efforts du dey, les raïs recommencèrent
la course contre les Français. La guerre reprit et en 1688
le maréchal d'Estrées bombarda de nouveau Alger. Il
prévint le dey que, si les horreurs de 1683 se
renouvelaient, pour chaque chrétien attaché à la bouche
des canons, un Turc serait pendu à la vergue du grand mât. |
Mais Hadj-Hussein répondit que
cette menace ne l'arrêterait pas et qu'il regardait le
bombardement comme un procédé de sauvages. Quarante
Français, parmi lesquels le consul, M. Piolle, furent
encore suppliciés. Le bombardement fut plus efficace que
celui de 1683 ; on lança 10 000 bombes en seize jours et la
plus grande partie de la ville fut détruite. La flotte
française fut néanmoins obligée de se retirer sans avoir
rien obtenu ; on entama de nouveau des négociations, qui
aboutirent en 1690 au renouvellement du traité de 1684
qu'avait signé Tourville.
Quant aux Concessions, pendant les soixante ans qui vont de
1633 à 1690, ce n'est qu'accidentellement et pendant de
très courtes périodes que le trafic avait pu être
fructueux. Le Bastion fut abandonné de 1637 à 1641, puis
de 1658 à 1666. Les relations presque continuellement
hostiles entre la France et les Barbaresques ne permirent
pas aux Compagnies de jouir paisiblement de |
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