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leurs droits. Il en fut de
même du commerce des particuliers. Ce qui étonne, c'est
que, malgré les risques continuels de ruine, de mauvais
traitements, d'esclavage et de mort, les Échelles de
Barbarie n'aient pas été complètement abandonnées.
En 1690, le règne de Louis XIV touche à son déclin. Les
revers des dernières guerres, l'épuisement du trésor,
l'insuffisance de la marine, trop faible déjà pour lutter
contre celle des Hollandais et des Anglais et pour défendre
nos colonies, fait abandonner définitivement les projets de
destruction des Barbaresques qu'avaient un moment formés
Colbert et Seignelay. |
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IV |
UN
SIÈCLE DE PAIX RELATIVE (1690-1792) |
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A partir de 1690, on reconnut
en France ce que tous les consuls d'Alger n'avaient pas
cessé de répéter sans parvenir à se faire entendre, à
savoir qu'il fallait absolument anéantir complètement les
pirates ou se résoudre à les tolérer. Les ruptures
étaient plus dangereuses pour le commerce que la piraterie
et lui causaient de plus graves dommages. Les bombardements
restaient sans effet; les raïs n'en avaient cure et
regardaient tranquillement brûler les maisons des citadins.
Les instructions données aux consuls leur recommandèrent
désormais d'user de conciliation. Ces agents, les Lemaire,
Clairambault, Durand, Taitbout, de Jonville, Vallière, de
Kercy, furent en général excellents, manoeuvrant avec
beaucoup de sagacité et de connaissance du terrain. Ils y
avaient d'autant plus de mérite qu'on leur mesurait
parcimonieusement les fonds nécessaires pour acheter des
complicités et des concours. Or, comme le disait Vallière,
il n'y avait que deux moyens de subsister à Alger : par
l'argent ou par la force.
De tous les postes en pays musulman, Alger était sans
contredit le plus épineux. Les consuls de France avaient le
pas sur ceux de toutes les autres nations. Ils avaient en
outre certains privilèges, tels que la dispense du
baisemain et le droit de porter l'épée. Cela n'empêchait
pas les Algériens de les abreuver d'avanies de toutes
sortes : « Quand on veut leur montrer humainement les
choses, écrivait Lemaire, ils vous imposent silence; si on
les représente avec fermeté, ils crient comme des
harengères et vous font essuyer des duretés qu'il faut
avaler doux comme miel sans avoir seulement le temps de
s'expliquer. » « Ce qui est mangé est mangé, disent-ils
quand on leur réclame une prise en invoquant les traités. |
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