Ainsi finit ce duel diplomatique,
dans lequel le gouvernement de la Restauration fit preuve de
beaucoup d'adresse et de fermeté.
L'expédition d'Alger, à côté des circonstances
occasionnelles, avait des causes profondes : " Ce n'est
pas pour un coup d'éventail, disait Metternich, qu'on
dépense 100 millions et qu'on expose 40 000 hommes. " Ce
qui était en jeu, c'était l'influence française dans la
Méditerranée menacée par celle de l'Angleterre. Quelques
jours allaient suffire pour supprimer la Régence d'Alger et
réaliser les paroles prophétiques de Bossuet : " Tu
céderas ou tu tomberas sous ton vainqueur, Alger, riche des
dépouilles de la Chrétienté. Tu disais en ton cœur avare:
je tiens la mer sous mes lois et les nations sont ma proie. La
légèreté de tes vaisseaux te donnait de la confiance, mais
tu te verras attaquée dans tes murailles comme un oiseau
ravissant qu'on irait chercher parmi ses rochers et dans son
nid où il partage son butin à ses petits. Nous verrons la
fin de tes brigandages. Tu es semblable à Tyr, et pourtant
elle s'est tue au milieu de la mer. " |