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I |
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'EXPÉDITION d'Alger fut
entreprise par le gouvernement de la Restauration, non pas,
ainsi que le prétendirent les journaux de l'opposition, comme
une manœuvre de politique intérieure commandée par les
circonstances difficiles où se trouvait le ministère de
Polignac, mais comme une mesure d'honneur et d'intérêt
national, devant laquelle le gouvernement, qui avait tenté
toutes les autres voies, ne pouvait plus reculer sans
déserter ses devoirs. |
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L 'EXPÉDITION D'ALGER |
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C'est seulement au mois de janvier
1830 que la décision fut prise; il fallait faire de grands
efforts pour être prêt à la bonne saison, c'est-à-dire au
mois de mai ou de juin au plus tard. Trois commissions furent
constituées, qui travaillèrent d'abord séparément, puis se
réunirent sous la présidence du prince de Polignac et en
présence du ministère tout entier. La réunion eut lieu dans
le grand salon du ministère des Affaires étrangères, situé
alors rue des Capucines, par une très froide journée de
janvier. Une table immense occupait une grande partie de la
pièce et empêchait les assistants de s'approcher de la
cheminée; Polignac, aidé de quelques autres personnes,
voulut reculer la table, qui, n'étant plus en équilibre,
s'écroula avec fracas ; c'était un mauvais augure, cependant
on la releva et la discussion commença. Le conseil, après
une longue délibération, adopta le plan présenté par
Dupetit-Thouars, que celui-ci avait exposé dans un lumineux
rapport. Ce plan consistait à débarquer à Sidi-Ferruch et
à s'emparer du Fort-l'Empereur, d'où on dominait la ville;
les défenses de son front de mer, dans ces conditions, ne lui
servaient à rien. |
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