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l'avons pris et
qu'il n'appartient à personne. Nous y ferons un
établissement de guerre et de commerce qui assure notre
juste influence sur la Méditerranée. La Russie approuve et
l'Angleterre, dans sa situation actuelle, se plaint sans
s'opposer. »
Le gouvernement n'avait pris aucun engagement vis-à-vis de
personne, mais Polignac disait vrai en affirmant que la
France n'avait pas arrêté le plan de conduite qu'elle
suivrait après la destruction de la domination turque. |
Dans ses notes diplomatiques, il spécifiait que la France
entendait garder sa liberté d'action, mais qu'elle était
disposée à se concerter avec les autres peuples chrétiens
au sujet du sort de la Régence. On songea un instant à
partager le pays entre toutes les puissances de la
Méditerranée ou à donner Alger à l'ordre de Malte, ou
encore à le remettre à la Porte qui y installerait un
pacha comme dans les provinces de l'Empire ottoman.
Cependant les relations étaient plus tendues que jamais
avec l'Angleterre. A Alger, le consul Saint-John, après
avoir proposé sa médiation, avait refusé d'entrer en
relations avec Bourmont et avait prodigué à Husseïn
jusqu'à son départ les témoignages de sympathie et de
dévouement. Après l'embarquement du dey, il continua à
surveiller et à dénaturer tous les actes de l'autorité
française. Les ports de Malte et de Gibraltar regorgeaient
de troupes et de navires et Saint-John écrivait à son
chef, lord Aberdeen : « Dites-moi, je vous en prie, si vous
voulez que j'empêche les Français de venir s'établir ici.
En ce cas, je saurai provoquer une telle agitation chez les
indigènes qu'ils ne pourront rien faire dans ce pays. »
Les instructions de Bourmont lui prescrivaient « d'éviter
avec soin de rien faire ni rien dire qui puisse préjuger
sur nos intentions ultérieures à l'égard d'Alger ou
gêner plus tard la liberté d'action que la France doit se
réserver pour l'organisation et la disposition définitive
de ce pays ». |
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