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  L'ALGÉRIE SOUS LA SECONDE RÉPUBLIQUE (1848-1851)  
  

L 'ASSIMILATION DOUANIÈRE

Le régime douanier de l'Algérie avait été fixé par l'ordonnance du 11 novembre 1835, qui décidait que tous les transports entre la France et les possessions du Nord de l'Afrique s'effectueraient par bâtiments français et que d'autre part les produits français entreraient en franchise en Algérie, tandis que les produits algériens étaient traités en France comme des produits étrangers. L'ordonnance du 16 décembre 1843 avait apporté quelque adoucissement à ce régime en diminuant de moitié pour certains produits de l'Algérie les droits inscrits au tarif général. La loi du 11 janvier 1851, capitale pour l'histoire économique de l'Algérie, fit faire un pas décisif à l'assimilation de la colonie à la France au point de vue douanier. Les principaux produits de l'Algérie étaient désormais admis en franchise dans la métropole et exempts de toute taxe et, sauf quelques exceptions, les produits étrangers payaient à leur entrée en Algérie les mêmes droits que dans la métropole. Ce n'était pas encore l'union douanière complète et de plein droit, qui ne devait être réalisée que par la loi du 17 juillet 1867, mais en fait toutes les marchandises que l'Algérie pouvait exporter et qui faisaient l'objet d'opérations commerciales de quelque importance figuraient dans le tableau annexé à la loi et bénéficiaient de la franchise. Les relations économiques entre l'Algérie et la France pouvaient désormais prendre leur essor sans entraves. La loi ne fut pas votée sans de longues discussions à l'Assemblée législative. Elle rencontrait deux catégories d'adversaires : ceux qui prétendaient que l'Algérie ne produirait jamais rien et ceux qui craignaient qu'elle ne produisît trop et ne fît concurrence à l'agriculture française. M. Darblay réclamait au nom de la minoterie française, M. d'Havrincourt pour les graines oléagineuses, M. de Lasteyrie en faveur des laines. La loi fut défendue par le général Daumas, commissaire du gouvernement : "Il faut aider l'Algérie, dit-il, pour le bien de la France. L'intérêt de la France se confond avec celui de l'Algérie. Il faut supprimer la barrière qui ferme aux denrées algériennes l'accès du marché métropolitain. "
"Une bonne histoire", cul-de-lampe.
 
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