La nomination de Randon était une
conséquence des événements politiques intérieurs; il avait
refusé de s'associer au coup d'État du 2 Décembre et avait
été remplacé par Saint-Arnaud, moins scrupuleux et plus
complaisant.
Né à Grenoble en 1793, Randon avait pour oncles deux
illustrations dauphinoises : Barnave et le général Marchand
dont il se considérait comme le fils adoptif. Au retour de
l'île d'Elbe, il fut un des acteurs de la dramatique
rencontre entre les troupes de l'Empereur et celles de la
garnison de Grenoble, que Marchand ne put empêcher de se
rallier à leur ancien chef. Cette affaire arrêta son
avancement pendant toute la durée de la Restauration;
capitaine en 1813, à dix-huit ans, il ne devint chef
d'escadron qu'en 1830.
Colonel du 2e chasseurs d'Afrique en 1838, il est maréchal
de camp en 1841 et reçoit le commandement de la subdivision
de Bône ; il prend part à diverses expéditions, construit
des routes, amorce des travaux de colonisation.
Lieutenant-général en 1847, il est appelé en 1848 à la
direction de l'Algérie au ministère de la Guerre, en 1849 à
la division de Metz et devient ministre de la Guerre en 1851,
poste qu'il quitta bientôt pour celui de gouverneur
général. |