Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières ALGÉRIE - LIVRE III  - CHAP. 3 Page suivante
  L'ALGÉRIE DE 1870 à 1890  
     
  
Mais déjà des renforts avaient été expédiés, des décisions énergiques avaient été prises. Le chemin de fer d'Arzew à Saïda fut prolongé jusqu'à Mécheria sur une longueur de 215 kilomètres; les ksours furent parcourus et occupés par nos troupes. A la fin de 1881, l'ennemi était rejeté au Maroc.
En 1882, l'annexion du Mzab fit disparaître, avec un foyer d'agitation permanente, l'entrepôt où les rebelles s'approvisionnaient d'armes et de munitions. On compléta cette mesure en occupant ou réoccupant successivement Touggourt et El-Oued dans la division de Constantine, Ouargla dans la division d'Alger. Le général Thomassin reprit les négociations avec la famille de Si-Hamza et parvint à ramener sur notre territoire les Oued-Sidi-Cheikh Cheraga et la majeure partie des dissidents. C'était la fin de la guerre d'escarmouches perpétuelles qui durait depuis vingt ans. En 1885, un poste fortifié, destiné à surveiller l'oasis marocaine de Figuig, fut créé à Djenien-bou-Rezg et le chemin de fer atteignit Aïn-Sefra en 1887. Enfin un poste permanent fut créé à El-Goléa.

Le 5 août 1890 fut signée une convention qui partageait entre la France et l'Angleterre une partie des territoires sahariens et soudanais.

BOU-AMAMA
Par cette convention, " le gouvernement de S. M. Britannique reconnaissait la zone d'influence de la France au Sud de ses possessions méditerranéennes jusqu'à une ligne de Say sur le Niger à Barroua sur le Tchad. " Cette convention fut diversement appréciée. Lord Salisbury se vanta de nous avoir donné " des terres légères où le coq gaulois trouverait de quoi gratter. " Cependant, si ces territoires n'avaient pour le moment qu'une faible valeur économique, ils avaient pour l'Algérie un sérieux intérêt politique. La convention nous donnait toute liberté d'action dans les régions sahariennes.
L'Algérie, pendant la période qui va de 1848 à 1890, avait été comme un malade qui se retournerait sur son lit, cherchant sans la trouver une position meilleure. Elle s'en prenait tantôt au régime militaire, tantôt à la politique de l'Empereur, tantôt à la parcimonie de la métropole, tantôt à l'incapacité et à l'instabilité des gouverneurs. Ces plaintes n'étaient pas sans fondement. A la fin du dix-neuvième siècle, elle trouve à la fois le succès économique qui l'avait longtemps fuie et la constitution appropriée à ses besoins qui lui avait jusque-là fait défaut.
 
  418  
Page précédente Retour page Table des matières Page suivante