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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
On a fait dépendre ce commandement du Maroc : on peut se demander si c'est bien la meilleure solution, car cette zone saharienne, que la géographie et l'histoire rattachent à l'Algérie, est plus à sa portée et elle est mieux en état d'y intervenir utilement.
L'Algérie réclame depuis plusieurs années avec insistance les deux mesures indispensables pour faire cesser cet état de choses : l'occupation du Tafilelt et la construction de la voie ferrée de Colomb-Béchar au Ziz. Il est déraisonnable d'être à Bou-Denib et de ne pas être au Tafilelt, où se concentrent et se ravitaillent tous les pillards, et où les Douï-Menia, tribu de notre obédience, ont des palmeraies et des parcours. On hésite devant cette opération comme on a longtemps hésité à occuper In-Salah, qui jouait le même rôle pour le Sahara central; pour le Tafilelt comme pour In-Salah, on s'exagère beaucoup les difficultés. Depuis le mois de mai 1929, les consignes imposées aux troupes et qui les réduisaient à la défensive la plus passive ont été quelque peu détendues et le prolongement de la voie ferrée de Colomb-Béchar vers le Tafilelt a été enfin décidé.
C'est surtout en matière de politique saharienne qu'une meilleure coordination des efforts de l'Afrique du Nord s'impose avec urgence. Il n'y a point de Sahara algérien ni de Sahara marocain, mais le Sahara tout court. « Le Sahara n'appartient à personne », disaient avec raison les négociateurs du traité de 1845. Et la conférence nord-africaine de 1923 disait de même : « Le Sahara occidental est une vaste région qui constitue l'hinterland de l'Algérie, du Maroc et de l'Afrique occidentale française, sa répartition entre les trois colonies n'existe pas. » Il faut laisser les Compagnies sahariennes des territoires du Sud faire la police dans les vastes régions qui s'étendent entre la vallée de la Saoura, le cours du Dra, l'Atlantique et la Mauritanie et leur créer des points d'appui dans la zone que traversent les rezzous pour se rendre du Dra au Soudan. L'intérêt français doit prévaloir sur les conceptions plus ou moins particularistes. Un avenir prochain réalisera, dans ces vastes régions, nous n'en doutons pas, la sécurité par l'unité.
CHAMELIER SAHARIEN, cul-de-lampe.
 
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