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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
Il n'est pas un Français qui ne souhaite la réalisation de ce projet grandiose, qui s'exécutera tôt ou tard. Les avis ne diffèrent que sur son opportunité et son degré d'urgence.
En tout état de cause, la pacification du Sahara occidental est la mesure préliminaire indispensable à l'exécution de ce grand dessein. Or, si la situation est demeurée excellente dans le Sahara central, dans le Sahara touareg, elle est par contre devenue fort mauvaise dans la partie méridionale des confins algéro-marocains. Rien n'a subsisté de l'œuvre qu'avait accomplie dans ces régions le général Lyautey et de la sécurité qui régnait jusqu'en 1912 et même jusqu'en 1918 ; à cette époque, on circulait commodément et sans escorte de Colomb­Béchar à Bou-Denib, alors qu'aujourd'hui on ne peut plus sortir de Colomb-Béchar autrement qu'en auto­mitrailleuse. Les attentats sont devenus innombrables ; ils ont été sans cesse en s'aggravant et en se multipliant. En 1927 et en 1928, il y a plus de 90 rencontres entre les dissidents et nos forces de police; nos pertes par le feu ont été de 264 tués et 129 blessés. Le 8 décembre 1928, trois automobiles de l'armée furent attaquées près de Taghit ; les officiers qui les occupaient, parmi lesquels le colonel Clavery, chef du territoire d'Aïn-Sefra, furent tués; le 14 octobre 1929, un groupe de légionnaires, attaqué à 30 kilomètres de Colomb­Béchar, près de Maharidja, par un djich d'Aït-Hammou, fut complètement massacré, il eut 48 morts et 16 blessés. La tente touareg (d'après une étude peinte de P. E. Dubois).
Cette situation n'a d'autre cause que la politique de faiblesse suivie dans ces régions depuis 1918. Nous avons subi à cette époque un grave échec au Tafilelt et nous ne l'avons pas réparé. Notre prestige, sur lequel repose toute notre sécurité, en a subi une grave atteinte. Le défaut d'entente et de coordination des efforts entre l'Algérie et le Maroc a fait le reste.
Pour y remédier, des décrets du 3 février 1930 ont reconstitué un commandement militaire des confins du Sud algéro-marocain, analogue à celui qu'a jadis exercé le maréchal Lyautey et comprenant à la fois des territoires algériens et des territoires marocains.
 
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