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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
Le rapport préconise le tracé par Oran, Oudjda, Bou­Arfa, Colomb-Béchar, Reggan, In-Tassit, aboutissant au Niger à Gao. La dépense de construction est évaluée à 3 milliards et la durée des travaux à huit ans.
Un puits au Hoggar (dessin de P. M. Dubois). Le transsaharien ne présente pas de difficultés techniques insurmontables. Les objections qui lui sont faites sont de nature économique. Ses partisans envisagent, au bout de quelques années, un trafic de 400 000 tonnes et de 70 000 voyageurs; ses adversaires prétendent qu'un train de marchandises par an suffirait à transporter toutes les denrées qui emprunteront cet itinéraire et que la zone productive du Soudan sera toujours drainée par la voie moins coûteuse de l'Atlantique. On objecte aussi que, dans l'outillage de notre empire colonial, d'autres tâches plus urgentes et plus immédiatement productives s'imposent à nous. On fait remarquer enfin que l'automobile et bientôt sans doute l'avion fourniront aux voyageurs pressés, et que la dépense n'effraie pas, la solution au moins provisoire de la traversée rapide du désert.

C'est au point de vue politique que l'utilité du transsaharien est incontestable. L'Afrique du Nord et l'Afrique occidentale jouent un rôle croissant dans notre vie nationale; chaque progrès, chaque pas en avant qu'elles feront rendra de plus en plus nécessaire de les souder l'une à l'autre par une voie ferrée. Le Sahara, le plus grand désert du monde, est un très grave obstacle à la mise en valeur des régions intertropicales de l'Afrique et à la cohésion de l'empire colonial français. Cet obstacle ne peut être vaincu que par le rail. On ne saurait que s'associer sur ce point aux conclusions de l'explorateur Foureau : « Considéré en tant qu'affaire commerciale, écrivait-il, je n'ai qu'une très médiocre confiance dans le rendement probable du transsaharien devant le néant du trafic que j'entrevois.

Mais, si on ne veut le considérer que comme un instrument de domination (d'autres disent un chemin de fer impérial, et c'est évidemment la même chose), le transsaharien, sous ce point de vue spécial, serait une oeuvre splendide, aplanirait bien des difficultés, supprimerait bien des obstacles. »
 
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