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le commandant Meynier construisit une piste
automobile et des camionnettes à pneus jumelés atteignirent In-Salah ;
peu à peu, le rayon d'action s'étendit et en 1920 l'automobile
parvenait au Hoggar. L'invention de la chenille souple, mise à
l'épreuve dans la région de Touggourt, permit d'envisager une
traversée complète du désert. Le 17 décembre 1922, sur l'initiative
du général Étienne et de M. André Citroën, une caravane composée
de cinq voitures de 10 C. V., la mission Haardt-Audouin-Dubreuil,
partait de Touggourt et par le Hoggar arrivait à Bourem sur le Niger le
6 janvier 1923, ayant couvert en vingt-deux jours un parcours de 2 800
kilomètres ; la mission, après avoir poussé jusqu'à Tombouctou,
rentra en Algérie par le même itinéraire. En novembre 1923, les
frères Georges et René Estienne parcourent l'itinéraire de
Colomb-Béchar au Niger par Beni-Abbès, Adrar, Ouallen et Tessalit, que
la mission Gradis reconnaît à son tour en janvier et novembre 1924.
Bientôt la voiture à six roues jumelées tend à se substituer à
l'auto-chenille, l'autochenille elle-même se perfectionne et les deux
types de véhicules luttent de vitesse. La piste de Colomb-Béchar à
Bourem est désormais fréquentée régulièrement et met le Niger à
cinq jours de l'Oranie.
Les débuts de l'avion au Sahara furent tragiques. Le général
Laperrine, qui en avait tout de suite saisi les avantages, avait obtenu
en 1917 la création d'une escadrille saharienne. La première
traversée aérienne du désert fut effectuée en 1920 par le commandant
Vuillemin ; le général Laperrine y trouva la mort en plein Sahara,
après dix jours de souffrances et de privations. La traversée
aérienne a été renouvelée en 1925 par l'escadrille Tulasne, de Gao
à Colomb-Béchar et retour à Gao, puis par Vuillemin et
Pelletier-Doisy, par les Belges Thieffry et Roger, par Lemaître et
Arrachard. On s'efforce, par une pénétration progressive et
méthodique, d'aboutir graduellement à une liaison régulière.
En 1923, la question du chemin de fer transsaharien fut reprise à
nouveau. Le Conseil supérieur de la défense nationale émit un vœu en
faveur de la construction d'une voie ferrée reliant l'Afrique du Nord
à l'Afrique occidentale; il conseil lait un tracé partant d'Oran,
passant par Ras-el-Ma, Colomb-Béchar et Adrar, atteignant la boucle du
Niger à Tosaye et aboutissant dans la région de Ouagadougou; il
préconisait une ligne à voie normale de 1 m. 44 et la traction par
locomotive à combustion interne, sans préjudice des possibilités
d'électrification. A partir de 1926, à la suite d'une mission
transsaharienne des délégués des Chambres de commerce d'Oran, d'Alger
et de Constantine, une ardente campagne imposa la question à
l'attention publique. Par la loi du 7 juillet 1928, un organisme
d'études du chemin de fer transsaharien fut créé au ministère des
Travaux publics et doté d'un crédit de 11 millions et demi; le
directeur de cet organisme, M. Maître-Devallon, a fait connaître son
avis sur l'entreprise au triple point de vue technique, économique et
administratif. |
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