Les Vandales, dont la
domination dura un siècle, avaient à leur tête un
chef dont la physionomie étrange et l'indomptable
énergie excitent encore l'étonnement.
C'était une de ces figures surgissant tout-à-coup,
comme on en voit quelquefois dans l'histoire des
peuples. Petit, contrefait, boiteux, il enfermait dans
un corps malingre, une âme de conducteur d'humanités.
Courageux, de décision prompte, dissimulé et retors,
vindicatif, s'imposant à lui-même une vie rude, un
régime austère, condamnant le luxe et les richesses,
inclinant vers une sorte de mysticisme, il exerçait non
seulement sur ses troupes, mais encore sur les tribus et
les peuplades autochtones, une influence spontanée. |