Page précédente Alger et l'Algérie- Charles de GALLAND Retour page Table des matières Chapitre II - Alger. La ville arabe et ses monuments. Les jardins et les environs. Page suivante
     
  

Il y a cinq ou six ans, une plaque commémorative fut apposée sur un des piliers du kiosque de la Reine avec l'inscription suivante : " Ce kiosque, imité d'un ancien tombeau d'El-Djezaïr et érigé en 1848 par le Colonel Marengo, créateur du jardin, abrita un buste du duc d'Orléans au souvenir duquel fut associé celui de 1a reine Amélie dont la mémoire s'est perpétuée dans la dénomination de ce bosquet ".

En 1847, une colonne fut érigée en l'honneur de la Grande Armée. On peut y lire cette inscription " J'ai rêvé cette conquête ", allusion au désir exprimé par le premier Consul, à l'époque où il avait envoyé en mission secrète le commandant du génie Boutin pour relever la topographie du littoral. Si l'ombre du colonel Marengo pouvait revenir sous les ombrages de son jardin, dont il parlait si souvent, on verrait s'épanouir sa bonne figure de vieux grognard avec sa moustache hirsute et son nef fendu par un coup de sabre.

Notons que la municipalité précédente avait mis dans ses projets la création d'un palmarium au Jardin Marengo. L'idée est bonne et mérite d'être reprise.

 
SQUARE NELSON
 

Sur une partie de l'Esplanade Bab-el-Oued qui, autrefois, à proximité des bureaux de l'Artillerie, était fréquentée par les amateurs du jeu de boules, a été créé, de 1910 à 1913, un square nouveau autour duquel ont été édifiés de grands immeubles de rapport. On y peut accéder par la rue Bab-el-Oued et aussi par le Boulevard de France et le Boulevard Amiral-Pierre.

Vers la même époque, avec le concours précieux du Génie Militaire et du service des Ponts et Chaussées, le mur si disgracieux qui, le long d'un petit trottoir, obstruait la vue sur la mer, fut démoli et remplacé par un large trottoir construit en encorbellement sur la falaise.

Cette partie du boulevard est devenue un belvédère d'où, à chaque heure du jour, on jouit d'un très beau spectacle. Le square Nelson, lui aussi, embellit ce quartier d'Alger digne de rivaliser avec les autres parties de la ville.

La municipalité, en lui donnant le nom de Félix Nelson, a eu à cœur d'honorer la mémoire d'un citoyen qui a bien mérité de sa ville natale par les services qu'il lui a rendus, par ses interventions utiles et généreuses.

Ce tempérament d'élite a été analysé, défini par M. Jonnart, Gouverneur général de l'Algérie, dans un discours éloquent prononcé au cimetière de Saint-Eugène, le 6 janvier 1908, devant la dépouille mortelle de Félix Nelson et de sa jeune femme, fauchés presque en même temps par la mort impitoyable.

 
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