Page précédente Alger et l'Algérie- Charles de GALLAND Retour page Table des matières Chapitre II - Alger. La ville arabe et ses monuments. Les jardins et les environs. Page suivante
     
  
Le musée des Antiquités mérite une visite attentive et prolongée. Plusieurs sections offrent un intérêt réel qui n'est qu'un préludé à des études variées. Les périodes romaine et chrétienne sont représentées par des statues, des stèles et des mosaïques. Les reproductions dés pierres gravées (oasis de Tiout) donnent une idée des lointains balbutiements d'artistes primitifs. L'art arabe avec ses dentelles, ses tapis, ses travaux sur cuivré, sur bois et sur cuir, initie les visiteurs aux conceptions des arabes et des kabyles. Cette dernière exposition serait mieux placée dans un autre cadré, dans un palais dé stylé arabe, dans 1a grande salle de la Kasbah, par exemple, avec les souvenirs de la conquête. La Direction du musée a été confiée successivement à des archéologues de grande valeur : MM. Stéphane Gsell, Carcopino et Albertini.

Ce jardin a été décoré grâce à l'utilisation et à l'agencement de tous les fragments d'architecture arabe du 18e siècle qui, il n'y a pas lontemps, encore gisaient tristement sur le sol. Sur ces fragments de marbré, les rosiers, les plantés grimpantes ont mis leurs coloris et leur parure vivante. La roseraie, les dahlias, les fougères sous bois, un sabal entouré de quincias, d'élégants cocos, de vieux cyprès, des sycas, des conifères, offrent un  heureux ensemble des variétés florales et arborescentes.

 
JARDIN D'ESSAI
 

Je dois à l'obligeance de M. Castet, le jardinier en chef du jardin d'Essai, des renseignements sur l'établissement qu'il dirige.

Dès 1832, Le Hamma était affecté à une pépinière publique. Dix ans de débuts obscurs et probablement pénibles, pendant lesquels le lieutenant de vaisseau Barnier et le commandant Bérard qui, tour à tour, successivement, se consacrèrent à l'œuvre naissante appelée " Pépinière Centrale du Gouvernement " eurent sans doute à souffrir des indécisions de la politique coloniale de l'époque. En effet, la France paraissait embarrassée de sa conquête dont l'abandon était proposé par des voix alors influentes. Auguste Hardy, directeur du Jardin d'Essai, allait prendre une bienfaisante initiative.

De 1845 à 1850, furent plantées les grandes allées, aujourd'hui vénérables et très populaires: Allées des Platanes (1845), allées de Dattiers et de Dragonniers (1847), allée des Bambous plantée en 1847 et prolongée à l'Ouest en 1865, allée des Lataniers (1850).

Pendant les 26 ans de sa gestion, Auguste Hardy a tout essayé. Beaucoup de ses rapports ont été prophétiques. C'est par millions que, pendant cette période, des plants d'arbres sont sortis du Jardin d'Essai, pour se disperser à travers l'Algérie vers les centres de colonisation où, malheureusement, leur culture a été souvent défectueuse.

 
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