Sur la hauteur, on aperçoit
l'imposant édifice de Notre-Dame d'Afrique, ainsi que le
séminaire et la maison de campagne de l'archevêque. Nous
traversâmes le joli faubourg Saint-Eugène, dont les villas
se cachent dans de délicieux jardins ou derrière des
bosquets d'orangers, et nous arrivâmes à la pointe Pescade,
où une antique forteresse s'avance dans la mer. Nous avions
déjeuné quelques jours auparavant dans un café pittoresque
construit tout auprès, et qui sert de but fréquent de
promenade aux habitants d'Alger. Le site en est charmant. Sur
les petites anses sablonneuses, des cauris et d'autres
coquillages étincelaient au soleil comme des turquoises ; des
flottilles de bateaux pêcheurs aux voiles latines se
reflétaient dans l'onde azurée, tandis que des oiseaux de
mer effleuraient la surface unie des eaux pour avoir leur part
du butin. On eût pu se croire sur la route de la Corniche.
Cette belle plage est parsemée de charmantes maisons
mauresques ; des vallons ombreux, arrosés par des ruisseaux,
conduisent jusqu'aux montagnes qui se dressent sur
l'arrière-plan. Après avoir perdu de vue le cap Pescade, le
pays change tout d'un coup d'aspect : on se trouve dans une
région déserte, triste et inculte ; le palmier nain envahit,
de nouveau ces espèces de |