" Les Kabyles sont très
mystérieux dans leur genre de vie : il y a devant chaque
maison une cour avec une porte ou claie placée de manière
qu'on ne puisse rien voir de ce qui se passe de l'autre
côté.
" Je pénétrai donc par cette
porte en claire-voie dans la cour d'entrée, et j'entrai dans
la maison à droite : c'était une construction de pierre et
d'argile, avec des murs très épais (probablement pour se
préserver de la chaleur) et, pas de croisées ; le toit, sans
cheminée (selon l'usage kabyle), me parut fait de longues
tuiles rouges de la forme d'un demi-cylindre ; l'intérieur de
l'habitation se partage en deux parties : la division
extérieure n'a qu'une porte, par laquelle bêtes et gens
passent dans la pièce réservée à la famille, à gauche, on
voit une seconde entrée, qui conduit, à l'étable, où
chèvres, brebis, ânes, mulets, vaches, en un mot, tout le
gros et le menu bétail est renfermé pendant la nuit ;
l'autre pièce ne ressemble pas mal à une cave, autour de
laquelle sont placés des bancs de pierre, qui mesurent quatre
pieds de largeur sur un mètre de hauteur, et servent de
sièges et de lits aux kabyles : ils sont garnis, à cet
effet, de nattes d'herbes tressées. Au-dessus de l'étable,
j'aperçus sur une saillie plusieurs énormes vases de terre,
de cinq pieds de hauteur, qui contenaient du blé ; ces
cruches sont fabriquées par les femmes de la manière
suivante : l'une d'elles entre dans l'intérieur du vase,
pétrit la terre et lui donne la forme voulue, tandis que les
autres |