En plus d'une occasion, ils ont
même consenti à être tributaires des Turcs ; ils occupent
à l'ouest le territoire compris entre le Chéliff et la mer,
et à l'est la Grande-Kabylie, qui forme un triangle dont la
pointe est à Sétif et la base sur la côte entre Dellys et
Collo. C'est dans la plaine du Chéliff qu'eut lieu cette
lutte acharnée entre les Français et ce peuple indomptable ;
c'est là qu'on eut recours aux moyens les plus barbares,
qu'on les enferma dans des cavernes jusqu'à ce que,
poursuivis, traqués, appauvris, les kabyles se rendissent,
tout en conservant dans leurs cœurs une haine éternelle pour
leurs vainqueurs, haine que les événements postérieurs ne
purent que développer.
" Quant à la Grande-Kabylie, elle demeure en grande
partie une terre inconnue aux Français, qui hésitent
avant d'entreprendre une campagne sérieuse dans cette
région, qui leur est peu familière.
" Il est juste d'ajouter que le Kabyle n'est point du
tout agressif ; il ne se bat que pour défendre son
territoire, et n'interviendrait nullement pour empêcher
l'agrandissement de la domination française sur ses
frontières. Leur attitude peut paraître hostile ; mais c'est
l'hostilité d'un peuple neutre, qui se tient simplement |