aux kabyles proprement dits, qui
habitent le Tell de l'Algérie. Au sud de la province de
Constantine et sur la lisière du désert, on rencontre une
tribu nomade et pastorale, qui accuse de grands traits de
ressemblance avec les Arabes : ce sont les Chaouyas, qui sont
néanmoins d'origine berbère, et qui parlent la langue
kabyle, sauf quelques variantes. Moins heureux que leurs
frères des montagnes, ces Kabyles-là, établis dans la
plaine, n'ont pu conserver leur indépendance ; ils ne sont ni
belliqueux ni riches, et sont devenus tributaires des
Français.
" Restent les Biskris (autre tribu kabyle), qui
habitent, comme leur nom l'indique assez, Biskra et certaines
régions du désert, à l'ombre des palmiers-dattiers qui
croissent dans les fertiles oasis que l'on rencontre sur les
confins du Sahara. Mais cette vie nomade les a tellement
changés, qu'on ne saurait les distinguer des Arabes, si ce
n'est à leur peau plus noire, qu'ils doivent à leurs unions
fréquentes avec les nègres de l'Afrique centrale. Il n'est
pas rare de rencontrer des Biskris dans les grandes villes,
où ils exercent les métiers de portefaix et de porteurs
d'eau ; mais le désert est leur patrie, et leur cœur reste
kabyle jusqu'à la racine. "
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