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Bougie fut fondée par l'empereur Auguste, trente-trois ans avant J.-C. Huit ans après, il donna cette province à Juba II, roi de Mauritanie, en échange de certains États qu'il avait incorporés à l'empire romain. De nombreuses inscriptions confirment ce fait. Bougie tomba ensuite entre les mains des Vandales, qui en firent leur capitale jusqu'à la prise de Carthage. Son nom ancien était Saldae. C'était aussi le siège d'un évêché. En 484, un de ses évêques les plus célèbres assista au concile de Carthage convoqué par Hunéric. Saldae passa ensuite sous la domination de souverains mahométans, et fut enfin conquise par les Espagnols, qui en firent un grand entrepôt de commerce pour le blé, la laine, le cuir, surtout la cire, d'où lui est venu son nom actuel de Bougie.

 
 

En remontant sur le Hermès, nous nous trouvâmes en compagnie de cent cinquante Arabes, qui se pelotonnèrent sur le pont de toutes les façons possibles : car on ne pouvait se tenir debout, tant la houle était violente.

Le Grand-Rouleur prit une autre cargaison à Djidjelli.
Cette ville, bâtie sur une presqu'île de rochers reliée par un isthme étroit à la terre ferme, a passé par les mêmes vicissitudes historiques que Bougie, sa voisine. Ses olives sont très renommées : leur supériorité tient probablement à ce que les oliviers de Djidjelli sont greffés avec plus de soin que dans tout le 

    

 

   
reste de l'Algérie. Ici l'on embarqua un corps de deux cents soldats à destination de Collo. Ils nous donnèrent des détails très inquiétants du soulèvement général des Kabyles de Sétif, et paraissaient croire qu'ils auraient bientôt force besogne, prédiction qui ne tarda pas à se réaliser. L'intendant d'un riche colon français, qui se rendait à Constantine pour acheter du bétail, me confirma dans l'opinion que je m'étais formée touchant les difficultés de la question ouvrière ; et cet homme, qui était fort intelligent, me dit qu'il fondait ses espérances sur les émigrations alsaciennes, plutôt que sur des émigrés anglais ou d'autres nationalités. Ainsi que tous ceux avec lesquels je m'étais déjà entretenue sur ce sujet, il ne cessait de répéter : " Il ne nous manque que des bras. "
 
La côte présente un aspect pittoresque.
 

Nous eûmes la déception de ne pouvoir débarquer à Collo, comme nous l'avions espéré, parce que la mer était trop mauvaise. La côte présente un aspect pittoresque, avec de belles montagnes sur l'arrière-plan, dont l'une est richement boisée et de forme conique. On remarque aussi un rocher rougeâtre perpendiculaire, arrondi au sommet, d'une hauteur de 180 pieds, complètement isolé, semblable à un îlot. Il était couvert d'une variété infinie d'oiseaux de mer, perchés par centaines sur les saillies et nichés dans tous les creux du rocher. Cet endroit me rappela l'île de 

 
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