Pages précédentes ALGÉRIE CONTEMPORAINE   CONSTANTINE Pages suivantes
  Retour page Table des matières
   
  

Constantine, comme Alger, se partage en deux villes distinctes ; inutile d'ajouter que c'est le quartier arabe qui est le plus intéressant, et qu'il a un cachet tout particulier. Les rues sont fort étroites, avec des contreforts en saillie, qui s'élargissent et se touchent presque par le haut. La population indigène est d'environ 30 000 âmes. 

 
Le général Lamoricière.
 
Constantine est en outre le grand entrepôt du commerce de tous les Arabes de l'intérieur du pays. Ainsi que dans la plupart des villes orientales, chaque corps de métier habite un quartier à part : il y a celui des cordonniers, celui des corroyeurs (industrie principale de l'endroit), ceux des bijoutiers, des bouchers, des boulangers, etc., etc. Dans ces ruelles étroites et tortueuses, 
    

 

   
dans ces petites échoppes obscures, sont entassés des trésors incalculables d'or et d'argent, de riches étoffes, des armes, des selles et des caparaçons de toute espèce. Ce n'est toutefois qu'après avoir avalé une tasse de café et tenu de longs préambules qu'on parvient à engager les marchands, accroupis nonchalamment au milieu de leurs marchandises séduisantes, à se donner la peine de vous montrer et de vous vendre quelque chose : la vente de ces objets leur parait chose tout à fait indifférente, et l'on est obligé de fouiller et de chercher soi-même ce dont on a besoin. Je ne saurais dire combien ces rues marchandes (dont quelques-unes sont complètement couvertes, comme au Caire) m'attiraient et m'intéressaient : aussi ne manquai-je pas d'y retourner plus d'une fois avant notre départ.
 
 

Nous trouvâmes d'excellents appartements et la meilleure table d'hôte de toute l'Algérie à l'hôtel d'Orient, ce qui n'est pas peu dire dans un pays où elles sont toutes bonnes.

Nous allâmes d'abord visiter la cathédrale, anciennement la mosquée de Souk-en-Rezel, dont il reste des colonnes de marbre, des " azulejos ", des arabesques, et la chaire ou " nimbar ", admirablement sculptée. Le vénérable Mgr Las Casas venait de donner sa démission d'évêque de Constantine, pour cause de santé, et son successeur n'avait point encore été nommé. L'infortuné prélat avait entrepris des oeuvres considérables, comptant sur les promesses de l'empereur et de l'impératrice. Lorsque arriva la chute de l'empire toutes ses espérances furent 

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes