Pages précédentes ALGÉRIE CONTEMPORAINE   ORAN ET TLEMCEN Pages suivantes
  Retour page Table des matières
   
  
Au milieu s'élevait une belle fontaine mauresque, et tout autour, sur des bancs de pierre recouverts de nattes, plusieurs jeunes filles étaient accroupies. Elles avaient les sourcils peints, les yeux noirs, un teint d'une fraîcheur éclatante : toutes étaient d'une beauté remarquable. Des lanternes fantastiques et des cages remplies d'oiseaux chanteurs garnissaient les arceaux ou étaient accrochées contre les murailles, re couvertes d'inscriptions arabes, des vues de la Mecque, des images de la main et des fameuses pantoufles de Mahomet.
 
La Main de Mahomet.
 
Le tombeau du saint, placé dans une salle intérieure, est en bois sculpté, couvert de riches tentures d'or et d'argent ; au-dessus se balancent des bannières ornées d'inscriptions arabes, des oeufs d'autruche, et l'on voit çà et là quelques flambeaux, qui ne ressemblent pas mal à notre cierge pascal ; les portes et le plafond sont couverts de fines sculptures, d'arabesques et de caractères coufiques1. La lumière du jour ne pénètre ici que par des espèces de meurtrières garnies de vitraux de couleur ; des lanternes, des glaces et des images sont accrochées sur les murs, un peu à la façon des ex-voto dans les lieux de pèlerinages catholiques.

Par égard pour les sentiments de notre guide, nous nous déchaussâmes en entrant ; mais il ne parut pas nous en savoir gré le moins du monde. Il se prosternait sur le riche tapis la face contre terre, et buvait de temps en temps de l'eau du puits sacré,

 

1. Les caractères cufiques ou coufiques sont ceux dont se servaient les Arabes avant le quatrième siècle de l'hégire (622), époque qui correspond au commencement du onzième siècle de l'ère chrétienne. (Note du traducteur.)

    

 

   
Minaret de la mosquée de Sidi-bou-Meddin.
 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes