Pages précédentes ALGÉRIE CONTEMPORAINE   BATNA, LAMBESSA ET AUTRES VILLES DE LA PROVINCE DE CONSTANTINE Pages suivantes
  Retour page Table des matières  
   
  
Palmiers-dattier. - Récolte des dattes.
    

 

   
Les dattes sont l'aliment par excellence de cette population. Avec les feuilles de ce fruit, on tresse aussi des corbeilles ; elles remplacent également le chaume. Quand un palmier-dattier ne donne plus, on fait une incision à la cime pour en extraire du vin (nous en goûtâmes et le trouvâmes fort mauvais) ; le tronc est ensuite creusé : on en fait des conduits pour l'eau, des colonnes et toutes sortes de meubles. Quand on les emploie pour soutenir des portiques de maisons, ces troncs arrondis ne ressemblent pas mal à des colonnes antiques de marbre : en un mot, au point de vue de la beauté comme de l'utilité, aucun arbre n'égale le palmier-dattier de ces oasis, avec " sa tête dans le feu et ses pieds dans l'eau ", selon le dicton arabe. M. Hardy, directeur de la Société botanique d'Alger, a calculé que chaque palmier produit soixante-douze kilos de dattes par an, et que leur valeur au marché est presque équivalente à celle du blé ; il ajoute qu'il y a soixante-dix variétés de dattes dans le Ziban, et que même le noyau de ce fruit ramolli dans l'eau sert de nourriture au bétail, qui en est très friand, de sorte qu'aucune portion de cet arbre précieux n'est perdue.

Dans l'après-midi, M. Médan eut l'obligeance de nous conduire lui-même dans sa petite voiture jusqu'aux ruines de l'antique cité arabe de Biskra, dont il ne reste aujourd'hui qu'un minaret et la Kasbah ; puis nous visitâmes un grand jardin botanique, planté de bananiers, de bambous et d'autres plantes des tropiques, telles que le sucre, le café, le riz, etc. Malheureusement, le directeur était absent. Notre hôte nous fit aussi voir le château d'un jeune Français de famille noble, qui avait acheté une portion considérable de l'oasis de palmiers, et, avait créé un jardin superbe autour de son habitation. Lui aussi était absent en France pour le moment. Je trouvai cette propriété vraiment digne d'envie, et je m'étonnai qu'il y eût si peu de capitalistes disposés à placer leurs fonds de cette manière, quand ce ne serait que pour avoir une charmante résidence d'hiver. Pendant six mois de l'année, le climat de Biskra est tout ce qu'on peut rêver de plus délicieux : il n'y tombe pas une goutte de pluie ; l'air y est pur et léger comme dans la haute Égypte. Entre le château de ce propriétaire noble et la ville, 

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes