Pages précédentes ALGÉRIE CONTEMPORAINE   BATNA, LAMBESSA ET AUTRES VILLES DE LA PROVINCE DE CONSTANTINE Pages suivantes
  Retour page Table des matières  
   
  

Le repas terminé, un message mystérieux fut transmis à notre guide, qui nous conduisit dans un jardin planté d'orangers et de superbes palmiers et là on nous présenta à la femme du caïd. Elle pouvait avoir vingt ans : ses traits étaient réguliers, ses yeux noirs ; mais elle avait l'air triste, et n'osait ni parler ni faire un mouvement. Son mari paraissait tout fier de l'avoir pour épouse. Elle était vêtue d'une magnifique robe rouge semée d'étoiles d'or et retenue par une ceinture verte ; une légère écharpe de gaze violette et blanche était jetée sur sa tête. Elle était littéralement surchargée de bijoux :

Marché arabe.
 
ses chevilles, sa tête, son cou, ses bras, étaient ornés de plusieurs rangs de perles, d'émeraudes et d'autres pierres fines, et son haïk était attaché par une agrafe appelée " la main de Mahomet ". Assise sur un petit tabouret, elle restait immobile : ce qui me permit de faire son portrait, ainsi que celui de sa suivante ; ce dont le caïd fut enchanté, et il écrivit avec orgueil au bas du croquis son nom et celui de son épouse en caractères arabes. Du jardin l'on jouit d'une vue charmante sur la mosquée avec ses fenêtres en ogive et sur une fontaine ombragée par un beau palmier. Tandis que nous admirions le jardin, le visage de la maîtresse de maison resta impassible ; elle avait l'air effarouché et ennuyé : aussi, lorsque nous prîmes congé d'elle, elle disparut promptement et toute contente par une galerie fermée qui conduisait à son harem. 
    

 

   
Après avoir remercié notre aimable hôte, nous remontâmes en voiture pour rentrer à Biskra. Ce qu'il y a de frappant à Sidi-Okbar, c'est l'énorme quantité de palmiers qui ombragent les maisons, et dont les branches sont si touffues, que de loin elles cachent complètement les habitations.
 
Femme de Caïd. - Costume de Biskra.
 
Nous fîmes aussi une excursion à Sidi-Becker, charmant village situé à environ deux lieues de Biskra. On traverse la rivière sur un pont rustique, fait de troncs de palmiers creusés à cet effet. Un magnifique figuier-sycomore étend ses rameaux ombreux en cet endroit. Au milieu de la cour du minaret jaillit une belle fontaine ombragée de palmiers. Des femmes et des enfants étaient groupés tout autour pour jouir de la fraîcheur. Les femmes, avec leurs yeux noirs et leurs nez aquilins, seraient jolies, si ce n'était la grosseur 
 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes