Le lendemain matin, le consul et le
maire nous apportèrent des billets du chemin de fer du
gouvernement pour Mokta-el-Hadid, où se trouvent des mines de
fer considérables, à six lieues de Bône. La voie ferrée
traverse une vallée riante et bien cultivée, au sortir de
laquelle on arrive au grand lac Fezzara, dont nous avions eu
une vue à vol d'oiseau en venant de Guelma. Ici nos
compagnons de voyage, qui étaient tous chasseurs, quittèrent
le train pour aller tuer des canards sauvages ; nous promîmes
de les reprendre à notre retour. Au bout d'une heure nous
atteignîmes les mines, où nous fûmes reçues avec
courtoisie par le directeur, qui nous expliqua les travaux
d'exploitation. Ce qu'il y a de curieux ici, c'est qu'on
recueille le minerai non pas dans les entrailles de la terre,
mais dans les rochers qui sont au-dessus, et au-dessous d'un
certain niveau l'on n'en trouve plus. On envoie ce minerai
directement en France, pour y être fondu : ce qu'on ne peut
pas faire sur les lieux, faute de houille, seul trésor
minéral que l'on n'ait pas encore découvert en Algérie. Les
mineurs travaillent à la tâche,
|