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Toutes les ressources du pays ayant été dûment considérées, il faut avouer que leur produit est misérablement disproportionné à la défense, qui comprend d'immenses établissements civils et militaires, les constructions de villages, d'églises, d'écoles, de routes, de ponts, enfin, de toutes les choses indispensables dans une nouvelle colonie.

Le parti radical en Algérie se donne le ton de se plaindre sans cesse et bien haut des dépenses occasionnées par le régime militaire de la colonie, et de lui attribuer le défaut de culture des terres et tous les autres maux que les colons français déplorent avec tant d'amertume. Quant à moi, je ne crois pas qu'il soit possible de maintenir la paix dans le pays sans l'aide de la force armée : car la nation arabe ne respecte aucunement la puissance civile. Le comte Ernest de Stackelberg, dont j'ai déjà cité l'excellent mémoire à propos des Kabyles, écrit à ce sujet :

" Après avoir approfondi la question, je suis arrivé à la conclusion que les Français ne pourront se maintenir en Algérie qu'à l'aide d'une armée d'occupation considérable. Je dirai même que le chiffre actuel de cent mille hommes n'est pas trop élevé, mais que, pour les besoins de la cause, il représente l'état normal de l'élément militaire en Algérie; et qu'on ne saurait sans danger réduire cette armée, à cause des raisons suivantes :

" Les Français occupent quarante-six villes ou stations militaires, sans compter les villages où des garnisons pourraient devenir nécessaires en cas d'insurrection. On ne saurait impunément supprimer quelques-uns de ces avant-postes militaires, parce qu'aux yeux des Arabes le seul fait de faire évacuer une station militaire par les troupes serait regardé comme une défaite ou une action inspirée par la peur.

" En outre, indépendamment de l'esprit indomptable des Kabyles, les Marocains, sur une frontière, et les Tunisiens, sur l'autre, 

    

 

   
Arabes tributaires venant acquitter leurs impôts en alfa.
 
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