Il n'y avait pas jusqu'aux
négresses qui n'eussent des bracelets précieux et des vestes
de soie rayées de rouge et de jaune, qui contrastaient
agréablement avec leur peau d'un noir d'ébène. Les petits
enfants étaient ravissants, et deux des jeunes filles de la
maison eussent été des beautés sans leur embonpoint énorme
; ce fut du moins notre avis : elles avaient de grands yeux
fendus en amande, des sourcils bien arqués, les cheveux noirs
et un teint éclatant de fraîcheur. Je dois ajouter que le
costume féminin que je viens de décrire, n'est ni gracieux
ni convenable, et que, dans une réunion nombreuse, il est
positivement indécent ; des femmes vêtues de cette façon ne
sauraient paraître en public : aussi ne doit-on pas oublier
qu'elles ne quittent jamais leur harem, et que les robes,
jupes et jupons leur sont tout à fait inconnus.
Nous eûmes le regret de ne pas
pouvoir causer avec nos aimables hôtesses, qui ne parlaient
que l'arabe ; heureusement que Mme Wood et Mme Green (femme du
vice-consul) suppléèrent à notre ignorance de cette langue,
et se firent nos interprètes : leur long séjour dans ce pays
leur a procuré l'avantage de parler arabe avec élégance et
facilité.
Le lendemain matin nous réservait
le plaisir d'une excursion en pleine campagne pour assistera
une chasse à courre. Des Arabes tenaient en laisse des
lévriers assez semblables à ceux dont on se
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