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(le colonel Lyons Playfair), qui nous fit l'accueil le plus aimable, il nous proposa de nous conduire à une magnifique villa appelée " l'Hydre ", qui venait d'être achetée par M. de Saint-Arnaud, le célèbre joueur d'échecs. La distribution en est excellente : une cour extérieure sert de vestibule ou d'antichambre ; la cour intérieure ou quadrangle est entourée d'arcades en fer à cheval, que soutiennent des colonnes torses (trois dans les angles et deux sur les côtés) ; les mêmes détails d'architecture sont répétés au premier étage ; les chambres donnent sur des galeries, et, du haut du toit en terrasse, on jouit d'un point de vue magnifique. Les meubles de chaque pièce sont en bois peint et sculpté dans le goût mauresque ; les armoires et les buffets sont garnis de poteries et de lampes d'origine arabe ou kabyle ; le parquet et les murs sont revêtus de ces superbes " azulejos " espagnols que l'on ne sait plus fabriquer de nos jours. Nous remarquâmes aussi partout des arcades surbaissées très originales, et qu'on ne voit guère qu'à Alger.

La maîtresse de cette villa était une dame âgée, qui fut on ne peut plus aimable et nous donna un énorme bouquet de roses. Elle était à bon droit fière de sa belle habitation. Elle avait aussi une basse-cour, qu'elle élevait avec un soin tout particulier.

Nous revînmes par la Kasbah, ancienne forteresse arabe, dont il ne reste aujourd'hui que les murs et les tourelles. Nous rencontrions à chaque pas des " koubbas " ombragées de palmiers, des groupes de Maures auxquels se mêlaient des négresses enveloppées de burnous à raies bleues, des Juives avec leurs coiffures noires : en un mot, une variété de costumes qui auraient réjoui la vue d'un peintre.

On arrive au musée et à la bibliothèque par une rue étroite et par une série de ces escaliers à marches peu élevées que les Italiens appellent " gradini ". Un très beau portail s'ouvre sur un vestibule qui précède une cour quadrangulaire, où l'on retrouve les mêmes détails d'architecture qu'au palais de l'archevêché, sauf qu'ici les 

    

 

   
boiseries et les peintures sont plus fines ;quant aux sculptures en pierre, elles ressemblent à une belle guipure d'art.

Le bibliothécaire, M. Mac-Hardy, est un homme agréable, très capable, et qui nous fit parfaitement les honneurs de la bibliothèque, ouverte depuis 1838. La première chose qui me frappa, fut un moule du martyr Geronimo, de grandeur naturelle, tel qu'il fut trouvé dans le fort " des Vingt-Quatre-Heures ". 

 
 
Son corps resté intact avait laissé son empreinte, dans laquelle on avait coulé du plâtre et obtenu ainsi une image saisissante du héros chrétien. Il a les mains liées derrière le dos, la face est tournée contre terre. Les traits du visage (qui appartient au type kabyle) 
 
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